Léonard She Okitundu : « Avec la désignation du facilitateur par le SG de l’ONU, c’est parti pour le Dialogue »

Vendredi 18 décembre 2015 - 12:12

Le décor est en train de se mettra en place. Patiemment certes, mais tout porte à croire que, d’ici peu, ce sera le grand démarrage du dialogue politique. Confidences de Léonard She Okitundu.

 

II a été annoncé pour être national et inclusif... Et le dialogue politique le sera, d’ici peu. La confirmation est du sénateur Léonard She Okitundu. « Avec la désignation, bientôt, par le secrétaire général des Nations unies, du facilitateur au dialogue national, le décor est planté pour le démarrage en trombe de ce forum », a-t-il affirmé jeudi à Kinshasa.

 

Dans tous les cas, l’on n’attendait que cette désignation pour que la machine, déjà placée sur orbite, se mette en branle. Le comité provisoire, dont la mise en place devrait se faire en principe dans cette foulée, attend que les choses sérieuses, comme on dit, démarrent effectivement.

 

POURPARLERS UDPS-MAJORITE

Au-delà du fait que le dialogue, auquel vont devoir prendre part les forcés vives de la nation, se présente comme un rendez-vous crucial pour le processus électoral en cours en République du Congo, Léonard She Okitundu s’est beaucoup plus appesanti, ici, sur le côté « cour et jardin » du récent ballet « UDPS-Pouvoir ». Surtout en rapport avec les négociations de Venise. . Bruxelles et de La Haye entre les deux parties.

 

D’entrée de jeu, il a rappelé que des émissaires avaient été dépêchés par le chef de l’Etat auprès des leaders des partis politiques et de la société civile dans sa diversité pour les entendre au sujet du dialogue.

 

Sur la base du rapport de ces missi dominici, Joseph Kabila a lui-même procédé aux consultations des représentants de la classe politique, des forces vives du pays ainsi que du corps diplomatique.

 

Pour ce qui est du contact entre l’Autorité morale de la Majorité présidentielle et le président de l’UDPS, par émissaires interposés, le sénateur a souligné le fait qu’il avait été retenu que leurs délégués respectifs engagent des pourparlers pour envisager notamment l’objet et les contours dudit dialogue.

 

Au terme de ces pourparlers, a-t-i affirmé, il a été essentiellement convenu des points repris dans l’ordonnance présidentielle. Ce forum devrait notamment être national et inclusif. « Le dialogue, a explicité l’ancien ambassadeur, devrait porter sur l’organisation d’un processus électoral apaisé, complet, inclusif, crédible et conforme aux standards internationaux ».

 

Il a rappelé que « la constitution, aux termes de l’article 69, fait du chef de l’Etat, le garant de la nation qui à ce titre, veille au fonctionnement régulier des pouvoirs publics et, d’autre part, parce que le chef de l’Etat est, entre autres, l’un des signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ».

 

A ce sujet, il n’a jamais été question pour les Nations unies de convoquer le dialogue et encore moins de le diriger mais plutôt de le promouvoir, moyennant les bons offices de leurs envoyés et représentants spéciaux, auprès du gouvernement de la République.

 

Du fait que le dialogue est national, a-t-il indiqué, il est géré par une co-modération congolaise, à savoir un représentant de la Majorité présidentielle et un représentant de l’Opposition politique... La co-modération est assistée en permanence d’une facilitation internationale.

 

Dans le cadre du dialogue, les décisions se prennent par consensus ; un comité préparatoire ayant été mis en place antérieurement à la tenue du dialogue.

 

MODALITÉS DE VOTE-MODES DE SCRUTIN

Dans son adresse à la nation préfigurant la publication de l’ordonnance portant convocation du dialogue, a rappelé She Okitundu, le président de la République avait fait la proposition, au regard du caractère « particulièrement onéreux » de l’organisation des consultations électorales, et de la « modicité des moyens à notre disposition » pour ce faire, d’engager « une réflexion sur un système électoral avec des modalités de vote moins coûteuses ».

 

Malheureusement, cette incise a donné lieu à diverses interprétations que le sénateur a qualifiées d’ « erronées, certaines de bonne foi, d’autres tout simplement malveillantes pour le besoin de la cause ». Et l’ancien ambassadeur d’expliciter : « Prenant prétexte du groupe de9 mots « modalités de vote » qu’on a assimilé abusivement aux modes de scrutin, on a prêté, à tort, au chef de l’Etat une velléité sinon l’intention de préconiser une modification du mode de scrutin présidentiel passant de l’élection présidentielle au suffrage universel direct à la même élection au suffrage indirect». Ce qui, estime-t-il, subodorait in fine une révision constitutionnelle.

«Il s’agit, a-t-il déploré, ni plus ni moins d’un piteux procès d’intention qui s’appuie sur une véritable confusion, terminologique, celle-ci devant nécessairement requérir une clarification lexicale ».

 

Dans tous les cas, il est de bon aloi que le dialogue porte principalement sur la recherche des voies et moyens adéquats pour concevoir un processus électoral apaisé, crédible, inclusif et conforme aux standards internationaux.

 

Par M. LUTETE

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