Lorsque mi-octobre le Gouvernement a annoncé plus de 580 millions de dollars de prévision budgétaire pour les élections, toute la nation a jubilé. Mais, nous avons vite oublié qu’il ne s’agissait que d’une simple prévision et non du liquide disponible dans les caisses de l’Etat.
Il se pose ainsi un problème capital : celui de la mobilisation des recettes publiques, suivant les projections contenues dans la loi budgétaire, avant d’envisager l’exécution de cette dernière.
La déroute
Or, les échos en provenance de l’Exécutif national commencent à faire craindre le pire en ce qui concerne le pari du processus électoral.
Lors de sa troïka stratégique du lundi 10 novembre, le 10 novembre, le Gouvernement a déclaré un solde déficitaire annuel de plus de 150 millions de dollars américains. Ce déficit est la résultante de la différence négative observée entre les recettes de 62 milliards de Fc et les dépenses de près de 180 milliards.
Mais, il se fait malheureusement que le Gouvernement note un ralentissement au niveau des économies émergentes, la contraction des échanges et la baisse continue des prix des matières premières sur le marché international ainsi que en ce qui concerne les produits pétroliers.
La tendance persistante à la baisse des matières premières inquiète au plus haut point le Gouvernement.
Ainsi, au 12 novembre, le cuivre a encore perdu 4,5% de sa valeur. La tonne métrique se négocie désormais à 4.830 Usd contre 5.165 Usd il y a une semaine. L’once d’or accuse une baisse de 1,80%, tandis que le cobalt seul se stabilise après la perte de 4,41% la semaine dernière.
A temps
Face à une telle situation, il faut avouer que les prévisions budgétaires ne sauraient être atteintes à cent pour cent. Sauf amélioration du prix des matières premières sur le marché international, le trésor public congolais risque d’accuser un terrible contrecoup.
Et tout naturellement que les prévisions budgétaires en faveur des élections ne sauront tenir leur pari. Situation qui plaide une fois de plus en faveur du dialogue politique appelé de tous les vœux.
En effet, on peut accuser la Majorité de tous les maux, sauf d’être à la base de la déconvenue financière qui menace le trésor publique congolais.
Cette situation impersonnelle qui frappe indistinctement tout le monde sur la planète, appelle les Congolais à se mettre ensemble en vue de faire face à la menace qui guette le pays.
Il est vrai que les prévisions budgétaires en faveur des élections peuvent garantir l’organisation d’une partie du processus électoral. Quitte à opérer un choix stratégique entre les municipales, locales et provinciales d’une part, ainsi que la présidentielle et les législatives, d’autre part.
Mais, il se fait fort dangereusement que, même les 580 millions de dollars attendus sont sous la menace de ne pas être atteints. Il y a bien péril en la demeure. La classe politique congolaise doit se lever à temps.
Par LP