L’ex gouverneur du Katanga et ex président interfédéral du Pprd victime d’atteinte à son honneur et à sa dignité par un agent de la Rtnc/Kinshasa après sa double démission
Dans un communiqué, l’Organisation Non Gouvernementale congolaise des Droits de l’Homme, le Centre des Droits de l’Homme et du Droit Humanitaire (CDH) se dit préoccupée par des propos injurieux et attaques personnelles dirigées contre Moïse Katumbi Chapwe sur la chaîne publique de radio et télévision, la RTNC, en violation de la Constitution ainsi que de la législation régissant la presse en République Démocratique du Congo.
En effet, en date du 4 octobre 2015 vers 10h 00, heure locale de Lubumbashi, l’animateur Lushima Djaté a utilisé comme tribune, le plateau de la RTNC/Kinshasa dans son émission » Congo-Histoire « , pour proférer des injures publiques à l’endroit de Moise Katumbi Chapwe, le traitant notamment de voleur et de traître juif à la suite de sa double démission de ses fonctions de Gouverneur du Katanga et Président interfédéral du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
L’ongdh regrette de voir que cet agent payé par le trésor public se permet en toute impunité d’utiliser un média public pour attenter à l’honneur et à la dignité d’un citoyen.
Le CDH est surpris de constater que Lushima Ndjaté, récidiviste de son état pour avoir été récemment sanctionné avec mille difficultés par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (Csac) et pour des faits analogues, se permette d’utiliser un média public pour commettre des infractions pénales sans que cela n’émeuve ni les responsables de la RTNC, ni le Ministère des Médias, ni le Csac et encore moins le ministère public.
Le CDH estime que démissionner d’un parti politique ou d’un poste de gouverneur, n’est pas constitutif d’une infraction ; mais utiliser la tribune d’un média public pour débiter des propos diffamatoires contre toute personne, est une violation des dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp) dument ratifié par la République Démocratique du Congo, de la Constitution et de la Loi organique No 11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication ainsi que de la Loi No 96/002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse. En effet, bien que ces instruments légaux reconnaissent l’exercice des libertés fondamentales (libertés d’expression et d’opinion), ces libertés impliquent des responsabilités du journaliste vis-à-vis de la société, de l’ordre public, de bonnes mœurs et des droits des autres.
Pour rappel, Lushima Ndjate, animateur de l’émission » Congo-Histoire » a été suspendu d’antenne au mois de mars 2015. Cette mesure avait été quasi ignorée et par les responsables de la RTNC et par l’animateur Lushima lui-même au mépris des lois sus évoquées.
En l’espèce, l’Agent Lushima et son employeur la RTNC sont en conflit avec les instruments juridiques internationaux et nationaux en matière de liberté de presse car le fait pour l’ex Gouverneur du Katanga d’avoir en date du 29 septembre 2015, exercé son droit de démissionner de son droit de démissionner de son poste et de son parti politique le PPRD, n’a énervé aucune disposition légale, ni enfreint les droits de quiconque.
En outre, le CDH exprime de sérieuses appréhensions quant aux attitudes des responsables de la RTNC, un média public, qui laissent impunément leurs agents distiller des insultes au mépris des règles déontologiques au moment où l’opinion est scandalisée par la fermeture, en violation des procédures, des chaînes privées sans motif valable comme ce fut le cas de la Radio-Télévision Lubumbashi Jua (RTLJ), émettant à Lubumbashi pour ne citer que ce cas, réduite au silence au terme d’un arrêté signé jeudi 20 novembre 2014, par le directeur de cabinet du ministre des Médias, motif pris de ce qu’elle incitait la population à la haine tribale.
C’est pourquoi, le CDH appelle le Ministre des medias de prendre des mesures disciplinaires exemplaires à l’endroit des dirigeants de la RTNC ainsi que de leur agent pour les faits décriés qui ternissent l’image de la RDC.
L’ONGDH exhorte le Conseil Supérieur de l’Audio-visuel et de la Communication (CSAC) à prendre des mesures correctives contre la chaîne publique RTNC et les agents convaincus de violation des lois et des règles déontologiques.
Par Godé Kalonji Mukend