L’an 1 de Christopher Ngoyi : témoignages de Fayulu

Vendredi 22 janvier 2016 - 12:12

Jour pour jour, Christopher Ngoyi vient de totaliser une année en prison. Arrêté le 21 janvier 2015 lors des manifestations contre les tentatives du tripatouillage de la loi électorale, cet activiste des droits de l’Homme prend son mal en patience dans les geôles de Makala. On rappelle que plus de deux semaines après son arrestation, Christopher Ngoyi avait disparu avant d’être présenté en public par le vice-premier ministre en charge de l’intérieur, Evariste Boshab, suite aux pressions tant nationales qu’internationales.

Pas de procès à ce jour !

Son procès est à ce jour suspendu suite au pourvoi en cassation introduit par son avocat conseil, le Bâtonnier, Jean Joseph Mukendi Wa Mulumba. Ainsi, rappelle-t-on, lors de la première audience de son procès à Makala, sa défense avait soulevé une exception d’ordre public contre le huis clos  décrété par le juge siégeant en exigeant l’accès des médias et cela, conformément à la loi sur la liberté de la presse, d’opinion et de pensée.

Pour Me Mukendi, le huis clos était inacceptable d’autant plus que   le pouvoir  avait utilisé les médias publics pour vilipender l’activiste des droits de l’homme en inventant une série d’infractions. « Pour raison d’équité, l’’incriminé devait utiliser les mêmes medias pour donner sa version des faits » a-t-il ajouté.

C’est ainsi qu’à l’occasion de l’an 1 de son arrestation, ses compagnons de lutte de la société civile et de « Sauvons la RDC » ont organisé une journée de solidarité en sa faveur, hier jeudi 21 janvier 2015 au centre Carter. La dite journée a été marquée par des témoignages émouvants sur le parcours de Christopher Ngoyi.

On retient de tous ces témoignages que Christopher est un activiste  de longue date engagé dans la défense des droits de ses concitoyens. Martin Fayulu a loué dans son témoignage l’engagement de Christopher dans le combat pour la démocratie et l’émergence d’un Etat de droit en RDC.

Camarade de combat de Christopher Ngoyi  dans la plate-forme « Sauvons le Congo », le président de l’Ecidé a relaté le rôle joué par ce détenu lors des manifestations qualifiées de « Trois Glorieuses » de janvier de l’année dernière contre le tripatouillage de la loi électorale.

A l’en croire, Christopher Ngoyi avait pris part à toutes les réunions stratégiques pour préparer les dites  manifestations de janvier 2015 en ne reculait devant aucun danger même contre son intégrité physique, a souligné Martin Fayulu. Avant de signaler que la Dynamique de l’opposition l’avait chargé d’identifier, d’enregistrer et de filmer les victimes de la répression policière lors de ces dites manifestations de janvier 2015.  Martin Fayulu a ensuite fait savoir que ce jour-là, Christopher Ngoyi avait fait  le tour de plusieurs centres de santé y compris particulièrement l’hôpital Général de Référence de Kinshasa  pour  assister et consoler les manifestants réprimés violement par les forces de l’ordre. Ce, avant d’être appréhendé dans l’après-midi sur la place de la Victoire.

Pour le président de l’ECIDE, l’arrestation de Christopher Ngoyi découle du fait qu’il détient beaucoup des vérités sur les violations fragrantes des droits humains pendant les manifestations de janvier. Notamment les images des véhicules ayant transporté les corps des victimes de ces trois journées folles du 19, 20 et 21 janvier 2015. Fayulu ne doute pas que son compagnon dans Sauvons le Congo a été emprisonné par le pouvoir en place pour réduire au silence un témoin gênant qui avait  pris le soin de réunir toutes les preuves des dérapages des forces de l’ordre durant lesdites  manifestations.

Martin Fayulu a reconnu l’implication active de Christopher Ngoyi dans la création de la plate forme « Sauvons le Congo», ancêtre de « Front Citoyen2016 ». Enfin, joignant sa voix à celles des activistes des droits de l’homme, Fayulu a exigé la libération sans condition de Christopher Ngoyi.

Eric  Wemba