L’alerte de Matadi – Elections : février 2016, ligne rouge à ne pas franchir

Jeudi 8 octobre 2015 - 09:43

Face au retard considérable constaté dans la mise en œuvre du processus électoral en République Démocratique du Congo, il convient d’organiser rapidement le dialogue pour dégager un consensus autour des options fondamentales pouvant permettre à la CENI (Commission électorale nationale indépendante) de proposer un calendrier électoral réaliste. Le mois de février 2016 est retenu comme la ligne rouge à ne pas franchir, au risque de compromettre la tenue de toutes les élections.

Cette analyse est signée « Synergie de la Société civile pour la réussite des élections en RDC ». Cette structure, qui regroupe une dizaine d’associations spécialisées en questions électorales - à savoir Cafco, Caritas/Kikwit, CEJP/Cenco, Espoir pour tous, Ligue des électeurs (L.E), Racoj, Regec, Renosec, Reged, Roc, Peduc/Ueley - s’est retrouvée, du 29 septembre au 2 octobre 2015, à l’Hôtel Vivi Palace, à Matadi, dans la Province de Kongo Central, en vue d’évaluer le processus électoral et les enjeux y afférents. A l’issue de ces travaux, les participants ont fait une déclaration dont la teneur a été livrée à la presse hier mercredi 07 octobre 2015, à Béatrice Hôtel, dans la commune de la Gombe.

Pour ces associations, le Parlement et le Gouvernement sont pointés comme les principaux responsable du blocage actuel du processus électoral, au regard des contraintes numéros 2, 3, 6, 7 et 9 indiquées en annexe de la Décision n°001/CENI/BUR/15 du 12 février 2015 portant publication du calendrier électoral. Ils sont appelés, dans les quatre mois qui nous séparent de février 2016, à faire preuve de leur volonté de débloquer le processus électoral. A ce sujet, elles ont énoncé un certain nombre de recommandations destinées aux décideurs. Elles demandent au Président de la République d’assurer pleinement son rôle de garant de la Constitution et du fonctionnement harmonieux des institutions et d’apaiser la Nation au sujet du débat suscité par l’article 70 de la Constitution, qui ne lui accorde qu’un mandat de cinq ans renouvelable une fois.

Gouvernement, Parlement et CENI interpellés

Les participants demandent aussi au Parlement d’allouer, pendant la session en cours, un budget conséquent aux opérations préélectorales et électorales, y compris l’éducation civique ; d’inscrire à l’ordre du jour la révision de la Loi portant « Identification et. Enrôlement des Electeurs » pour rendre effective la participation des Congolais vivant à l’étranger à l’élection présidentielle de 2016; de procéder à la révision de la Loi portant Répartition des sièges pour prendre en compte le nombre actualisé des électeurs issu de la mise à jour du fichier électoral intégrant les nouveaux majeurs et les déplacés ; d’élaguer tes personnes décédées depuis 2011 et d’assurer le contrôle parlementaire sur la gestion des prévisions budgétaires destinées aux opérations électorales dès l’exercice 2014.

Au Gouvernement, ils exigent de signer, publier et exécuter le plan de décaissement des fonds alloués aux opérations électorales ; de mettre rapidement sur pied la Centrale d’Achat afin de faciliter l’acquisition des matériels électoraux pour s’en tenir aux délais électoraux d’accorder l’importance nécessaire au cadre de concertation réunissant le Gouvernement, la CENI et les partenaires d’appui au processus électoral ; et enfin, d’assurer la paix et la sécurité de tous les Congolais sur l’ensemble du territoire national.

La CENI est, pour sa part, invitée à affirmer son indépendance face à toutes les parties prenantes, à réactiver le cadre de concertation avec les partis politiques et la Société civile, à réaménager le calendrier électoral et à le publier au courant de ce mois d’octobre. Enfin, un appel est lancé au Peuple congolais pour s’approprier le processus électoral.

Par SAKAZ