L’ACGT invite à protéger les infrastructures 

Mercredi 6 avril 2016 - 14:18
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Des rivières bondées des bouteilles en plastic et autres déchets ménagers, caniveaux et collecteurs bouchés par des immondices jetées volontairement par des populations, des séparateurs et poteaux électriques brisés par des automobilistes inconscients, trottoirs pour piétons violés délibérément par des conducteurs indisciplinés, etc. Telles sont les vues récurrentes de la dégradation des biens publics qui dominent au quotidien l’univers kinois, sans émouvoir les gouvernants, témoins et observateurs immédiats. Quelles sont les causes et les solutions aux détériorations anormales et tout à fait précoces de nos infrastructures ? Médard Ilunga, directeur général de l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) appelle la population à développer une nouvelle mentalité, à s’approprier ces infrastructures et à les protéger.

 

D’abord, les domaines publics réservés aux emprises de route sont de plus en plus spoliés. Des constructions anarchiques sont, ensuite, érigées, déversant eaux résiduaires et pluviales, sables, graviers et autres déchets solides sur la chaussée, alors que les caniveaux sont bouchés et tous les systèmes d’assainissement bloqués et inopérationnels.

Les dégradations sont visibles sur nos routes, qu’ils s’agissent de celles construites dans le cadre du Programme

 

Sino Congolais (PSC), du financement japonais ou d’autres bailleurs de fonds, mais elles doivent être qualifiées, catégorisées et référencées par seuils de tolérance, d’alerte et d’intervention pour définir de manière adéquate les politiques d’entretien “, a déclaré le directeur général de l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ÀCGT), M. Médard Ilunga devant un parterre de journalistes triés au volet, lundi dernier.

 

Pour étayer cela, il a cité à titre d’exemple, les fissures observées sur le boulevard du 30 Juin. En réponse à cette fissuration, il a indiqué qu’elle est inhérente au” phénomène de retrait hygrométrique propre au procédé de grave hydraulique. “ Stable trois années après, elle ne gêne ni le confort ni la sécurité des usagers. Ce n’est donc pas à considérer comme un défaut “, a-t-il précisé. Par contre, il fustige les conditions d’exploitation des routes congolaises qui les rendent très précaires.

 

Responsabilités

Le directeur général de l’ACGT avait d’entrée de jeu, sur cette question de détérioration des routes, indiqué qu’il était aussi important de savoir que tout projet ou ouvrage, a un cycle de vie. La conception, la mise en œuvre, l’exploitation et la maintenance en sont des étapes. “Il est prudent d’éviter de plonger dans l’amalgame en imputant les erreurs d’une phase à une autre. Les conditions d’exploitation de nos routes les rendent très précaires “, a appuyé Médard Ilunga.

 

Pour lui, ce qui dégrade précocement nos routes, ce sont l’agressivité des trafics, les impacts mécaniques et chimiques sur les ouvrages, les dysfonctionnements des systèmes d’assainissement. L’évolution vertigineuse de la mobilité à Kinshasa entre 1980 et 2015, amplifiée par toutes les questions de comportement citoyen explique les dégradations, dans une ville où les routes secondaires et tertiaires sont inexistante ou en très mauvais état, a-t-il ajouté.

 

 

“La population doit prendre conscience de. bien protéger ses infrastructures “, a-t-il martelé, avant d’ajouter qu’aucun intervenant n’st à L’abri dés responsabilités vis-à-vis des garanties de parfait achèvement et garanties décennales.

 

Médard Ilunga a conclu qu’il est un fait qu’en règle générale, s’agissant des routes, la responsabilité décennale ne concerne que les couches d’accise et non celle de roulement, sensible aux aléas des usages. Dans les conditions actuelles d gestion des routes, la solution à la durabilité des routes est notamment d’ordre éthique et citoyen.

 

Il sied de rappeler que le PSC avait reçu les compliments de tout la nation pour avoir offert des routes modernes, éclairées, équipées des ouvrages d’art et d’assainissement dimensionnés, en tenant compte des règles parasismiques, bien maitrisées des partenaires chinois. Quant à l’ACGT, depuis 2012, elle s’est dotée des compétences nécessaires pour assurer, par exemple, efficacement la maîtrise d’œuvre de conception et de travaux. La conception-réalisation du départ place à la collaboration efficace maître d’ouvrage - maître d’œuvre - entreprise. “ La qualité des travaux est managée grâce à la collaboration des principaux acteurs; depuis 2011, il est fait recours aux bureaux d’études internationaux recrutés par appel d’offres : Egis International (France), Cima International (Canada), Gauff Engenieure (Allemagne), etc. Aucune entreprise chinoise n’a été exonérée des défauts constatés pendant la mise en œuvre des ouvrages. A titre exemplatif, en juillet 2011, l’entreprise chinoise CREC 8 avait été sommée de reconstruire entièrement 4 km de l’avenue du Tourisme et en mars 2012, 1 km sur le boulevard Sendwe à Kinshasa”, a révélé le numéro un de l’ACGT.

 

Deux entreprises parmi les meilleurs

 

Le directeur général de l’ACGT a exprimé son appréciation pour les réalisations dans la construction des ‘infrastructures par deux entreprises chinoises en RDC depuis 2008. “Les entreprises CREC 8 et SINOHYDRO impliquées dans le programme 5mo- congolais sont toujours classées parmi le top mondial du BTP “, a-t-il déclaré.

 

  1. Ilunga a martelé que le programme sino-congolais est un modèle dualiste intégrant à la fois le développement minier et la Construction des infrastructures.

Depuis 2008, CREC et SINOHYDRO ont réhabilité plusieurs routes de la ville de Kinshasa api tale de la RDC et dans les provinces, malheureusement des routes sont en mauvais état faute d’entretien.

 

S’agissant du coût des routes congolaises, sujet pour lequel beaucoup des gens -souvent non experts en la matière-, se perdent à tord en conjonctures, un des experts techniques de IACGT a fait noter un principe la route est multiple ! Multiple par les choix structurels, la nature des matériaux, par son sol d’assise, son environnement, par ses gabarits et la complexité des ouvrages qu’elle porte. Son prix n’est pas unique. C’est à tort qu’on fixe de façon sommaire à 1 million USD, le coût unitaire du kilomètre de n’importe quelle route. Pour preuve, le coût global de l’autoroute Chicago Skyway, longue de 12,5 km- est de 1,83 milliards USD soit 146,4 millions USD au km. Quelle conclusion tirer sur un tel coût sans détails ? “, s’est interrogé un expert de l’ACGT, avant de souligner que la définition des ouvrages est le seul complément d’informations susceptibles de guider la compréhension des coûts.

 

L’on rappelle que l’ACGT est une structure gouvernementale qui assure le pilotage des projets de construction et de modernisation des infrastructures des secteurs de routes, voiries, chemins de fer, ports, aéroports, énergies, social, santé, tourisme, sports, bâtiments, et autres infrastructures publiques. Elle est un service public relevant de la tutelle du ministère de l’Aménagement du Territoire, Urbanisme, Habitat, Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ATUHITPR) doté d’une autonomie administrative et financière.

 

Pour la protection des infrastructures routières et autres, le numéro un de l’ACGT a appelé la population à développer une nouvelle mentalité, à s’approprier ces infrastructures et à les protéger.

 

Par LRP