La Société civile de la RDC exhorte Joseph Kabila à écouter le peuple, la CENCO, le Conseil de sécurité et l’OIF

Mardi 1 décembre 2015 - 13:40

Entre-temps, cette organisation de la société civile, qui salue la mesure de grâce annoncée par le chef de l’Etat, souhaite voir tous les prisonniers d’opinion libérés en vue d’apaiser les esprits !

 

Au lendemain de l’annonce du «Dialogue politique» par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, le week-end dernier, les réactions viennent de nombreux états-majors des partis politiques, plates-formes politique, organisations de la société civile et autres structures plus particulièrement à Kinshasa. C’est dans ce cadre que la «Société civile de la République démocratique du Congo» n’a pas attendu pour faire sa déclaration hier lundi 30 novembre au siège de Synecat, situé au quartier Kimbangu, dans la commune de Kalamu, à Kinshasa. La déclaration a été lue par le secrétaire exécutif permanent de cette organisation, le camarade Jean-Bosco Puna.

 

Ainsi, en marge de la tenue du «dialogue politique» déjà annoncé, la «Société civile de la RDC» exhorte le chef de l‘Etat, Joseph Kabila, à écouter la voie du peuple, de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), du Conseil de sécurité des Nations-Unies et de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF).

 

Dans le même cadre, cette organisation de la société civile, qui salue la mesure de grâce annoncée par le chef de l’Etat, souhaite voir tous les prisonniers d’opinion libérés en vue d’apaiser les esprits. Surtout que la Société civile de la RDC a vu certains de ses membres éminents arrêtés, à l’issue des évènements survenus les 19, 20 et 21janvier2015, où la population avait manifesté pour s’opposer à toute tentative de conditionner la tenue des élections par un recensement général. Les évènements avaient en effet conduit à l’arrestation du coordonnateur-général de cette organisation de la société civile, le camarade Christopher Ngoy Mutamba. Pour donc la Société civile de la RDC, son coordonnateur, tout comme les camarades de Filimbi, aussi en détention au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK), doivent recouvrer leur liberté.

 

Ci-dessous, la déclaration de la Société civile de la RDC

Réunies ce lundi 30 novembre 2015 à Kinshasa, les organisations membres de la Société civile de la RDC.

 

Examinant la situation sociopolitique de l’heure particulièrement celle relative à la tenue du dialogue politique annoncé par le Président de la République, chef de l’Etat;

 

Fort des expériences des forums politiques organisés dans notre pays, la Société civile de la RDC fait la mise au point suivante:

 

  1. Constats:
  2. Les différents dialogues politiques tenus dans notre pays à l’instar de la Conférence nationale souveraine, ou des Concertations nationales de triste mémoire, n’ont jamais réussi à faire appliquer les résolutions et recommandations dégagées par ces forums.

 

  1. Les matières à débattre, la représentation des composantes, la désignation du facilitateur, les compétences du forum n’ont jamais fait l’objet d’un consensus au sein de la classe politique. Ces questions ont toujours été subordonnées aux équations et agendas politiques qui malheureusement diluent la pertinence sociale des assises. Par conséquent, les dialogues politiques ne résorbent pas les conflits pour lesquels ils ont été convoqués.
  2. Les dialogues politiques débouchent toujours sur une reconfiguration du gouvernement avec comme toile de fond le partage du pouvoir et le débauchage d’acteurs politiques au détriment des intérêts légitimes de la population.

 

  1. Recommandations:
  2. Au Président de la République,

-Fort de ces constats et prenant acte de sa communication solennelle à la Nation, la Société civile de la RDC exhorte le Président de la République, chef de l’Etat, à écouter la voix de son peuple, des Evêques de la RDC (CENCO), du Conseil de sécurité des Nations- Unies, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en ce que le dialogue se tienne dans le cadre du strict respect de la Constitution.

 

  1. A la classe politique et à la société civile

Que l’opinion congolaise considère que, pour diverses raisons, tout le monde ne saura pas aller au Dialogue, par conséquent, il est recommandé de ne pas diaboliser les participants et d’afficher pas contre une vigilance permanente, faisant ainsi une pression extérieure pour éviter les dérapages qui vont à l’encontre des intérêts du peuple.

 

Par ailleurs, la Société civile de la RDC salue la mesure de grâce annoncée par le chef de l’Etat et souhaite que cette mesure s’applique à tous les prisonniers d’opinion en vue d’apaiser les esprits au sein de notre société.

 

Par Lucien KAZADI T.