La Monusco pour un processus électoral crédible et apaisé

Jeudi 10 décembre 2015 - 10:32

Invité principal de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RD Congo( Monusco), hier mercredi 9 décembre 2015, le directeur du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme (BCNUDH), José Maria Aranaz, a présenté à la presse le rapport de sa structure sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales en période pré-électorale dans notre pays, entre le 1er janvier et le 30 septembre 2015. «              Depuis le mois de janvier, on a constaté une tendance préoccupante à l’augmentation des violations des droits politiques, c’est-à-dire des droits de manifestation, la liberté d’expression et d’association, de même que le droit à la liberté et à la vie des acteurs politiques qui sont essentiels pour un processus électoral crédible et apaisé », a-t-il affirmé.

Dans le rapport publié par le BCNUDH et la Monusco, l’Onu a documenté 143 violations des droits de l’homme liées au processus électoral en RDC, dont certains sont des cas graves et des numéros de détentions arbitraires et des exécutions sommaires. « On a documenté les arrestations de l’opposition et de la société civile et des représentants des médias. On a documenté aussi l’instrumentalisation des institutions de l’Etat d’une manière arbitraire », a ajouté le directeur du BCNUDH.

En guise de recommandation, il a souhaité la mise en place des conditions qui permettent d’avoir « un processus électoral crédible et apaisé, sans violence ».

Il convient de noter qu’à un an des élections, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme appelle les autorités congolaises et ses partenaires étrangers à étudier les mesures préconisées par ce document pour pouvoir assurer la crédibilité du processus électoral. «Sur demande de l’ONU et avant même sa publication, le ministre de la Justice avait donné ses commentaires par écrit», a indiqué Aranaz, en guise de réponse à la question des journalistes faisant allusion à la contestation du gouvernement de la RDC.

En effet, a-t-on fait savoir, le gouvernement, tout en rappellant la collaboration qu’il a toujours voulu transparente avec le BCNUDH,  a déclaré, par l’entremise du ministre de la Justice, regretter le manque d’objectivité, les imprécisions, le procès d’intention, les contre-vérités et les accusations gratuites qui caractérisent ce rapport. Pour lui, il s’agit d’un rapport imprécis et de mauvaise foi qui vise, entre autres, à ternir l’image des forces de sécurité.  «Il n’est pas exclu quelques dérapages dans l’exécution des tâches des services de défense et de sécurité», concède le ministre. Mais il a réclamé des dénonciations avérées et des indications précises : identités et adresses des auteurs de ces violations, estimant que sans cela, il lui est impossible de vérifier ces allégations. « Sur 26 000 prisonniers en RDC, il y a 3 000 détenus relevant des FARDC et 1 500 de la police nationale. Preuve de la volonté du gouvernement de lutte contre l’impunité », selon Alexis Thambwe Mwamba.

Tshieke Bukasa