48 heures après sa visite de travail en France, le Chef de l’Etat Denis Sassou N'Guesso a, face à la presse, tiré les leçons de son séjour.
Au cours de ce séjour, il a eu des entretiens avec des hautes autorités françaises, notamment le Président François Hollande, le Premier ministre Manuel Valls et le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius. Ces entretiens ont porté sur les relations entre la France et le Congo ; des questions de paix et de sécurité en Afrique, particulièrement en République Centrafricaine ; la préparation du Sommet sur le climat (Cop-21), prévu en décembre prochain à Paris ; la préparation des 11èmes jeux africains qui auront lieu en septembre prochain à Brazzaville ; et le dialogue sur l'avenir des institutions au Congo, dont les autorités françaises ont apprécié la démarche.
Répondant aux questions de la presse à son arrivée à l’aéroport international Maya-Maya, Denis Sassou N’Guesso a fait comprendre qu’au cours des entretiens qu’il a eus avec son homologue français et d’autres autorités françaises, il les a édifiés sur la démarche entreprise par le Congo pour aller vers un dialogue national. « Les autorités françaises sont nos partenaires. A l’occasion de telles occasions, nous échangeons des informations sur des situations dans nos pays. J’ai donné des informations au sujet de l’évolution du processus de démocratie dans notre pays et les mesures que nous prenons. Par exemple, la concertation que nous avons eue dernièrement et le dialogue que nous préparons maintenant. Toutes ces informations ont été bien reçues par nos partenaires ».
Le président de la République ajoute : « C’est une démarche pédagogique, démocratique. Je ne crois pas qu’on peut avoir d’autres mesures qui consistent à faire que le peuple puisse s’approprier son propre processus de développement. C’est la meilleure manière de donner au peuple l’occasion de s’approprier son propre destin de développement. Voilà pourquoi, ces consultations ont été larges et voilà pourquoi ce dialogue est ouvert. Je ne vois pas comment on peut refuser à un peuple de s’interroger sur sa propre vie, sur ses institutions et sur son avenir. Au niveau des observateurs en général, c’est une démarche qui est appréciée parce qu’elle est ouverte à tout le monde et n’exclut personne ».
Denis Sassou N’Guesso a rappelé que le peuple congolais n’est pas le premier à être consulté, quand il s’agit de décider du destin du pays. Il a cité l’exemple du peuple français, qui avait été consulté en 1958 par voie référendaire par le général De Gaulle pour l’avènement de la Vème République, mais aussi celui du peuple grec qui vient de prendre une décision pour son destin. Aussi Denis Sassou N'Guesso a-t-il appelé tous les acteurs politiques et sociaux à des discussions ouvertes et libres. "Ceux qui choisissent les sujets sont libres de penser ainsi, mais on n’a jamais vu un peuple qui refuse le fait qu’on lui donne l’exercice de son propre pouvoir. Je demande au peuple de participer activement à ce débat parce qu’il s’agit de son histoire. J’invite tous les acteurs politiques et sociaux à ces discussions ouvertes et libres", a-t-il lancé.
Le Chef de l’Etat congolais a affirmé que les relations entre la France et le Congo sont au beau fixe. Il a souligné que s’il peut exister des points sombres dans ces relations, les deux pays trouveront toujours des mécanismes pour y apporter la lumière. «On ne peut pas parler de dégèle parce qu’entre la France et le Congo il ne s’est pas produit des événements majeurs qui ont porté atteinte aux relations entre les deux pays. Avec les plus hautes autorités françaises, nous avons fait le point de ces relations. Nous avons constaté qu’elles se portent bien, malgré des apparences. Elles se portent bien sur tous les plans : politique, diplomatique, culturel, économique. Nous avons constaté qu’il y avait quelques problèmes, par exemple sur le plan judiciaire, que les deux pays vont les corriger», a dit le Président de la République. Il a ajouté que les autorités françaises et congolaises n’ont aucun intérêt à mettre à mal les relations que les deux les deux peuples ont tissées depuis des siècles.
Sur la situation en RCA, Denis Sassou N’Guesso a rappelé que la France et le Congo marchent toujours la main dans la main pour la résolution de cette crise. La France a salué les efforts qu’entreprend le Président Denis Sassou N’Guesso dans la pacification de son pays et d’autres pays de la sous-région d’Afrique Centrale. Pour Paris, le Chef de l’Etat congolais est un partenaire privilégié dans la résolution de la crise centrafricaine. Les entretiens entre les délégations françaises et congolaises concernent le Sommet sur le climat qui se tiendra en décembre prochain à Paris ont permis aux Français de saluer les efforts du Congo dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ce sommet veut parvenir à un accord pour l'environnement visant à limiter le réchauffement climatique. Le Chef de l’Etat congolais a annoncé la participation du Congo à ce Sommet.
«Les autorités françaises savent que nous allons prendre une part active à ce sommet. Nous insistons sur le fait que les pays en développement qui luttent contre les changements climatiques sont en droit d’attendre des principaux pollueurs des actions concrètes, au lieu de continuer à rester dans des promesses vaines. Nous allons apporter notre contribution, comme d’habitude», a-t-il dit. En outre, le Chef de l’Etat appelé les Congolais, particulièrement la jeunesse à se mobiliser afin de prendre activement part à l’organisation des 11èmes jeux africains qui se dérouleront en septembre prochain à Brazzaville. Il a rappelé que les premiers jeux africains avaient été organisés à Brazzaville quand il était encore jeune cadre du pays. En 1965, tout le peuple s’était mobilisé en vue de la réussite des jeux. Le chef de l’Etat invite les nouvelles générations de Congolais à faire autant.