La Fondation Bill Clinton pour la Paix « F.B.C.P. » a réalisé une enquête sur les conditions de détention dans les prisons de la République Démocratique du Congo. Elle estime qu’il y a des violations massives des droits de l’Homme et pense qu’il y a politisation de la loi d’amnistie telle que définie par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Ce document constitue le 6ème rapport sur les conditions infra-humaines de détention des prisonniers et des détenus préventifs. Bien que le gouvernement au travers Alexis Ntambwe Mwamba, ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Droits humains, fait tout ce qui est possible pour réduire, tant soit peu, le nombre des prisonniers détenus de façon irrégulière et abusive, beaucoup reste à faire dans le domaine de la procédure judiciaire, de la situation sociale, sanitaire, sécuritaire, etc.
De façon générale, les prisons de la RDC en particulier et de l’Afrique en générale comptent une surpopulation carcérale vivant dans des conditions très précaires. Si l’ordre instauré actuellement à la Prison de MAKALA par son Directeur, le Colonel Thaddée Kabisa, règne, c’est à cause de plusieurs rapports des ONGDH sur les tracasseries subies par les visiteurs tout au long du mandat de l’ancien directeur, Dieudonné Kitungwa.
Si les choses sont plus ou moins acceptables, tel n’est pas le cas pour la prison militaire de N’dolo où, en plus des tracasseries administratives, il y a celles des militaires. L’Etat Congolais ne dispose pas de moyens financiers et matériels conséquents pour nourrir les prisonniers et leur assurer des soins médicaux adéquats. Le budget de la Prison de Makala est annuel alors que les anciens directeurs percevaient l’argent de l’Etat tous les trois mois. Or, la population carcérale s’accroit en moyenne de 50 à 100 unités par mois.
« La prison de Kikwit au Bandundu compte un effectif de 310 personnes ne bénéficiant d’aucune assistance de la part de l’Etat Congolais, hormis la prison du Cinquantenaire de Bandundu-ville qui compte 220 détenus et qui reçoit l’équivalent de 15.000 US par trimestre. N’eut été l’assistance de l’Eglise Catholique et l’apport des différents visiteurs, la mort serait au quotidien indique le communiqué.
«Les mêmes causes produisant les mêmes effets, dans toutes les prisons de la RDC, on assisterait aux mêmes scènes désolantes. On rappelle que la Prison de Makala était construite par le pouvoir colonial belge à l’époque pour une capacité d’accueil de 1500 personnes. Elle compte aujourd’hui une population carcérale évaluée à 6.678, dont 1.673 condamnés et 4.697 prévenus. La juridiction civile compte 6367 et la juridiction militaire en compte 308 dont 203 condamnés et 105 prévenus; 155 femmes incarcérées dont 152 civiles et 3 militaires dont une condamnée et deux prévenues. Les Parquets qui détiennent le plus de détenus sont PGJ/Gombe (889), PGR (02), PG/Matete (14), PG/Gombe (30), PGl/N’djili (449), PGI/Matete (449), etc.
-314 mineurs dont 304 garçons et 10 filles sont au pavillon 9. Les mineurs croupissent en prison sans être jugés bien que l’Etat congolais ait mis en place une juridiction spéciale pour les mineurs. Au pavillon 9, on trouve 8 mères avec leurs enfants âgés de moins de 10 mois, détenues dans des conditions infra -humaines (Sans lits, sans matelas, sans nourriture, sans sanitaire).
La plupart de ces détenues et prisonnières sont emprisonnées pour des faits mineurs tels que coups et blessures, injures publiques, abus de confiance et dettes. Les mineurs ne bénéficient d’aucune formation professionnelle tout au long de leur détention en vue de leur future intégration dans la société une fois libérés.
DorcasNSOMUE