La DC pour la libération des prisonniers politiques avant tout dialogue

Lundi 25 janvier 2016 - 13:46

Cette formation chère à Eugène Diomi Ndongala propose des solutions pour sortir la RDC de la crise.

Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 21 janvier dernier à Paris, devant la presse congolaise et internationale, le secrétaire général de la Démocratie chrétienne (DC), Freddy Kita, a soutenu que le lancement d’un quelconque dialogue en République démocratique du Congo doit impérativement passer par la libération des prisonniers politiques, parmi lesquels Eugène Diomi Ndongala, Firmin Yangambi et Christopher Ngoy, les jeunes des mouvements citoyens arrêtés à Kinshasa et à Goma à qui s’ajoutent tant d’autres, “tous victimes d’accusations fantaisistes “, a-t-il souligné.

 

Propositions de la DC pour sortir la RDC du chaos

Coordonnateur de l’IPDD et Chevalier de la Paix, Freddy Kita a donné la recette de la DC pour sortir la République Démocratique du Congo de la crise artificielle fabriquée par le pouvoir en place, selon lui. Donc, pour sortir de cette situation de blocage et favoriser l’instauration d’une démocratie apaisée, au sein de laquelle tous les acteurs puissent jouer chacun sa partition, la Démocratie Chrétienne avance quelques pistes.

 

Il s’agit, énumère-t-il, de la libération des prisonniers politiques avant le lancement du Dialogue, la présence d’un facilitateur international, le lancement dans le meilleur délai, par le facilitateur, d’un comité préparatoire devant organiser techniquement le dialogue, le lancement dans le meilleur délai de la phase technique de la préparation des élections par la CENI, en parallèle avec la recherche d’un consensus national sur le processus électoral par la classe politique au sein du dialogue, la préparation d’un calendrier électoral consensuel, la libération des médias et le respect du droit d’expression, de réunion et manifestation pendant la phase pré-électorale, la sécurisation des populations, et la mutation de la logique de propagande dite « Kabila Désir ».

 

Pour la Démocratie Chrétienne, l’absence du processus électoral en RDC risque d’exposer le pays à l’instabilité politique, économique et sécuritaire, de plus dans un moment de récession économique internationale, En d’autres termes, la banalisation de la crise politique actuelle pourrait faire reculer dangereusement le processus de démocratisation, ramenant la RDC à une situation comparable à celle du Zaïre de 1996.

 

Simple slogan!

Freddy Kita stigmatise la mauvaise interprétation du dialogue que la Majorité présidentielle propose aussi bien aux citoyens congolais qu’à l’Opposition politique dans son ensemble. Ce dialogue, officiellement annoncé depuis novembre 2015 et toujours pas lancé, semble être présenté comme un simple “ slogan de campagne “, au contenu flou et qui est lancé depuis des mois sans approche politique sérieuse, au point de provoquer dans la population congolaise une forme de désaffection, car les citoyens congolais sont conscients de la gravité des problèmes qui vont se poser à leur pays au cours de l’année 2016. En effet, poursuit le SG, la recherche d’un consensus politique se dilue chaque jour qui passe dans les slogans d’un dialogue politique que le pouvoir veut manifestement tirer en longueur, afin de mettre le peuple congolais face au fait accompli d’un lancement tardif du processus électoral, avec une CENI “ trop complaisante et peu consciente de ses responsabilités ».

 

La Démocratie Chrétienne tient à alerter l’opinion politique tant nationale qu’internationale sur les conséquences néfastes d’un plan machiavélique visant à faire du dialogue national dit inclusif, une simple caisse de résonance de la MP en vue de matérialiser les visées politiques inavouées du régime en place. La formation chère à Eugène Diomi Ndongala invite donc le pouvoir finissant de Kinshasa qui continue à s’essouffler, à tirer en longueur le processus électoral et à maintenir ses otages politiques en prison, de décrisper immédiatement la situation politique et de respecter l’ordre constitutionnel.

 

Une crise savamment montée

La DC exprime toute son inquiétude par rapport à la grave crise politique que traverse la RDCongo en ce moment, “ à cause d’une impasse politique généralisée et, il faut l’avouer, savamment entretenue, afin d’empêcher l’organisation de l’élection présidentielle en septembre 2016, comme prévu par la’ Constitution actuellement en vigueur “, selon ce parti de l’Opposition. A quelques mois de la présidentielle, la CENI n’a toujours pas de calendrier électoral, le fichier électoral n’est pas viable ni mis à jour, excluant près de 8 millions de nouveaux majeurs, le financement alloué depuis 2012 pour la tenue des élections et inscrit au budget national depuis cette date a été détourné pour d’autres finalités non inscrites au budget. En plus de cela, la communauté internationale ne peut participer au financement des élections à l’absence d’un calendrier réaliste.

 

Situation sociopolitique dramatique

Pour la DC, la situation sociopolitique en RDC est dramatique, caractérisée par des répressions politiques, une inquiétante insécurité dans sa partie Est, avec des massacres au Nord- Kivu, où plus de 600 personnes ont été exécutées à l’arme blanche près de la ville de Beni, au cours des derniers 14 mois, et la macabre découverte, à Kinshasa et au Katanga, en décembre 2014, de fosses communes contenant des centaines de cadavres ensevelis.

 

Dans ce contexte de piétinement des droits civils et politiques, estime la DC, la proposition d’un dialogue pour trouver des réponses aux graves problèmes qui se posent en RDC n’est pas à banaliser. Surtout que les institutions en place ont démontré leur incapacité de fonctionner normalement et donner des réponses aux défis électoraux, politiques, sécuritaires et économiques qui se posent au Congo Kinshasa.

 

En ce dialogue national, insiste le SG Freddy Kita, ne peut être considéré comme inclusif et représentatif du panorama politique congolais sans la libération préalable des prisonniers politiques.

D’ailleurs, rappelle-t-il, le leader historique de l’opposition congolaise, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, vient récemment d’exiger la libération immédiate, aussi bien dans un discours qu’il a adressé à la nation congolaise le 8 janvier 2016 que dans une correspondance officielle du 9 janvier de la même année adressée au secrétaire général de l’Onu, Ban-Kimoon. Malheureusement, constate-t-il, la majorité au pouvoir en RDC multiplie des manœuvres dilatoires pour retarder la libération des prisonniers politiques.

 

Respect à la Constitution

Le respect de la Constitution de la RDC et du nombre de mandats présidentiels sont aussi des exigences incontournables pour la tenue d’un dialogue national inclusif pouvant apporter des solutions à la grave crise institutionnelle qui sévit en République Démocratique du Congo, martèle la Démocratie Chrétienne.

Par LM