Kitebi : ses jours comptés au gouvernement

Mardi 14 octobre 2014 - 09:08

(KINSHASA)- Le ministre délégué aux finances, Patrice Kitebi va passer jeudi probablement l’un des moments les plus durs de sa vie politique. Le ministre très proche du premier ministre Matata Ponyo visé par une motion de défiance doit expliquer aux élus où sont partis les 207 de 500 millions de FC réservés au fonctionnement du bureau du porte-parole de l’opposition. Les élus Unc et Udps ainsi que leurs alliés déposent ce mardi au bureau du président de l’assemblée nationale, la motion de défiance contre lui. Les opposants trouvent anormal que l’assemblée nationale passe sous silence cette fraude pourtant dénoncée courageusement par la cour des comptes. L’enjeu de la motion, c’est surtout le vote à bulletin secret. Dans la configuration actuelle, la majorité rebellée contre le premier ministre risque de punir son poulain Kitebi en votant pour la motion. ‘‘Nous avons peur de cette motion, il faudra faire un travail de conscientisation des élus de notre famille politique pour éviter que le ministre Kitebi ne tombe’’, a prévenu un cadre influent de la majorité parlementaire. Les anti-Matata veulent lui régler des comptes en sanctionnant Kitebi, a ajouté un autre cardinal de la MP. Sanctionner Kitebi voudrait dire sanctionner le premier ministre parce que Kitebi n’est qu’un délégué, a rappelé un opposant signataire  de la motion. Au total, plus de cinquante députés de l’opposition ont signé la motion de défiance contre le ministre délégué aux Finances. Le règlement intérieur de l’assemblée nationale stipule que si une motion de défiance est déposée, le bureau a l’obligation de l’aligner dans les 48 heures. Par conséquent, comme elle sera déposée mardi, le jeudi déjà, elle doit être alignée. Après le budget, Matata doit s’attendre à un vrai test grandeur nature sur le contrôle de son pouvoir. Sinon, tout porte à croire que les jours de Kitebi au gouvernement sont comptés. Soit, cette motion risque de précipiter la publication du gouvernement de cohésion nationale. Wait and see.

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