Intervenant sur la chaîne Africa 24 TV, le président de l’association « Kabila Désir » persite et signe : « Le Raïs est l’homme qui représente la paix, la stabilité et la prospérité de la RDC »
L’appel de Masimanimba méritait un service après vente. A l’Association « Kabila Désir », on semble avoir pris la mesure de cette nécessité. En témoigne cette explication des textes entreprise par l’initiateur de ce think tank pro Kabila. Aux yeux de Tryphon kin-kiey, le Raïs vaut bien une croisade.
Ministre congolais des Relations avec le Parlement, Tryphon Kin-kiey Mulumba a été reçu sur le plateau d’Africa24TV le mardi 11 août dernier. Le président de l’association ’’Kabila Désir’’ a passé au peigne fin les questions brûlantes d’actualité en République démocratique du Congo. Du vote, au Sénat, de la loi sur la répartition des sièges, à l’appel à un troisième mandat de Joseph Kabila. ’’Forum des As’’ vous présente, ci-dessous, le condensé de cette cette interview à bâtons rompus.
Le lundi dernier, la session extraordinaire du Sénat a été renvoyée au mardi 11 août. C’est au cours de cette plénière que les sénateurs ont adopté la loi sur la répartition des sièges qui sera déterminante lors des élections locales et provinciales.
Rejetée à l’Assemblée nationale lors de la session ordinaire avant son vote, en session extraordinaire, cette loi avait été jugée ’’incohérente’’ au Sénat et ’’anticonstitutionnelle’’ à l’Opposition, a rappelé notre consoeur d’Africa 24TV. Pourquoi cette loi est-elle aujourd’hui tant controversée et décriée ? Quels sont justement les points de blocage ? A ces questions, le ministre Kin-kiey Mulumba a tenu à lever l’équivoque.
"C’est vous qui m’annoncez que cette loi est controversée et décriée !", rétorque-t-il à la présentatrice du journal télévisé d’Africa 24. Se fiant aux informations recueillies à Kinshasa à la veille de son séjour parisien, entamé le mardi dernier, le ministre congolais des Relations avec le Parlement, s’est félicité de ’’l’adoption à l’unanimité’’, de ce projet de loi au cours de cette session extraordinaire à laquelle ont pris part 77 élus présents. Un effectif important que la Chambre haute n’a pas pu réunir une semaine plus tôt, a-t-il précisé. Ce qui justifierait sans doute le report de la séance.
"AU PARLEMENT, LA MAJORITE S’EST EXPRIMEE"
N’y a-t-il donc pas controverse autour de cette loi décriée ? La réponse de Tryphon Kin-kiey Mulumba ne se fait pas attendre : "Ce projet de loi a été voté à l’unanimité à la Chambre basse. Et j’étais là avec le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur. Avec lui, nous sommes allés à la Chambre haute où il a présenté ce projet de loi...".
Ignore-t-il alors qu’une partie de l’Opposition congolaise continue à décrier et à boycotter, aussi bien les sessions ordinaires et extraordinaires ? "Ce n’est pas cela la démocratie, tempête le patron congolais des Relations avec le Parlement. Dans la démocratie, il y a des gens qui peuvent être pour et d’autres contre, mais il y a toujours une majorité qui s’exprime ! Eh bien, à la chambre basse, la majorité s’est exprimée. De même, à la chambre haute. Il n’y a plus de barre !".
"LE CONGO A ENVIE DE JOSEPH KABILA"
Auteur fin juin de l’appel de Masimanimba, un plaidoyer pour le maintien du Président Joseph Kabila au pouvoir, Tryphon Kin Kiey n’a pas hésité à réitérer son credo sur le plateau d’Africa 24. Qu’est-ce qui le motive à plaider pour la modification de la Constitution en vue d’assurer d’un troisième mandat au Raïs ? Pourquoi tient-il à modifier le système électoral, en prônant l’instauration d’un scrutin indirect pour l’élection du chef de l’Etat en RDC ? Le porte-étendard de ’’Kabila Désir’’ s’explique sans ambages.
"Nous disons ceci : que le Congo a envie de Kabila, parce que le Congo a envie de la paix... Le Congo a envie de la stabilité, et la stabilité, c’est Kabila qui l’apporte aujourd’hui. Le Congo veut construire sa prospérité et, aujourd’hui, cette prospérité comme construction est entamée justement avec Kabila… Nous donc, à ’’Kabila Désir’’, nous reconnaissons que nous sommes un pays immense. Un sous-continent qui a connu des guerres. Des guerres qui ne sont pas derrière nous, mais qui sont devant nous. Et donc, le plus important pour nous, c’est la paix, la stabilité et la prospérité...".
KABILA, UNE PERSONNALITE D’EXCEPTION
Joseph Kabila serait-il aujourd’hui le seul Congolais capable de diriger ce pays ? Soutenir un Président à vie, sans limite de mandat, serait-il une solution pour la paix durable et l’avenir en RDC ? Face à ces inquiétudes soulevées par la consoeur d’Africa 24, le porte-étendard de ’’Kabila Désir’’ reste de marbre : "Connaissant l’histoire de notre pays, et c’est justement cela l’appel de Masimanimba, nous n’avons pas un stock de compétence comme peuvent en avoir d’autres pays. Quand je parle de stock de compétence, je fais allusion à ces personnalités qui sont reconnues, acceptées…".
"En RDC, il y a des personnalités d’exception qui ne sont pas forcément des docteurs en sciences politiques", assure Tryphon Kin Kiey.
"Au 17 janvier 2001, précise-t-il, lorsque le père de Joseph Kabila a été assassiné, on est allé chercher un jeune qui avait 29 ans. Le Congo regorgeait toujours des docteurs en droit, des docteurs en sciences politiques, des officiers… On est allé chercher un homme qui représentait le consensus. Et si je remonte encore dans l’histoire de notre pays, eh bien ça a été comme cela avec Mobutu ! Il y a donc des personnalités d’exception qui ne sont pas forcément des docteurs en sciences politiques… Aujourd’hui, Kabila est l’homme qui représente la paix, la stabilité et la prospérité".Yves KALIKAT