Les 82 signataires de la motion de défiance MP et Opposition reprochent au ministre des Transcoms d’avoir humilié leur " éminent Président " Aubin Minaku et craché sur le visage des députés.
Une atmosphère inhabituelle samedi dernier à l’Assemblée nationale. Dans l’hémicycle, un podium était expressément aménagé pour recevoir un vote. C’est celui de la motion de défiance adressée au ministre des Transports et voies de communication, Me Justin Kalumba Mwana Ngongo. 82 députés de la MP et de l’Opposition ont signé cette motion qui est donc recevable pour passer immédiatement au vote des députés.
Mais, Kalumba ne s’est pas présenté dans la salle arguant une hypertension qui l’a frappé le jour même au matin et qu’il serait hospitalisé. Chose qu’une équipe composée de députés médecins AMP et Opposition a reçu mandat de la plénière d’aller vérifier.
Les députés étaient fous furieux samedi dernier où ils tenaient à voir Kalumba Mwana Ngongo passer à la guillotine. Qu’est ce qui lui est reproché ? Des outrages au premier d’entre les députés et à eux-mêmes.
Tout est parti de la plénière du mardi 19 mai 2015 où le ministre des Transcoms a présenté son projet de loi sur la circulation routière. Ce texte a été recalé pour manque de fondement constitutionnel par une motion incidentielle d’Henri-Thomas Lokondo Yoka, élu de Mbandaka.
ANATHEMES ET DITHYRAMBES
Sur le champ, Justin Kalumba Mwana Ngongo encaisse. Mais, dans la semaine qui suit, il se répand en anathèmes et dithyrambes contre le président Minanku qu’il diabolise à souhait, la Chambre et le député Lokondo Yoka, l’auteur de la motion incidentielle qui l’a envoyé aux études.
Les députés motionnaires lui rappellent qu’il a scandalisé toute l’Assemblée nationale à cause de la légèreté avec laquelle il a traité une matière aussi délicate et complexe alors qu’il est juriste de formation. " Prenant nos responsabilités à deux mains, par l’historique motion incidentielle du collègue Henri-Thomas Lokondo, notre éminente Chambre a rejeté en bloc ledit projet de loi parce que n’ayant aucune assise constitutionnelle " lit-on dans le texte.
Les députés poursuivent, dans l’acte d’accusation contre Kalumba Mwana Ngongo, que " malheureusement, pour éponger votre colère, vous avez décidé d’humilier notre éminent président et par la même occasion vous crachez sur le visage des honorables députés".
UN AFFRONT QUI DOIT ETRE LAVE
Ensuite, poursuit la sentence : " Un tel affront doit être lavé pour sauvegarder notre honneur, autrement la mort serait préférable à la vie ". Les députés motionnaires en viennent aux faits qu’ils rappellent au ministre des Transcoms.
Après sa mésaventure du projet de loi sur la circulation routière, il a adressé des correspondances aux chefs de corps qui sont le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale où il lui demande la reprogrammation urgente de son projet de loi et son adoption sans condition par les honorables députés.
Dans la même lettre, Kalumba Mwana Ngongo accuse les députés d’avoir agi en violation de la Constitution. C’est ce qui soulève le courroux des élus du peuple. Ce n’est pas tout comme griefs : " Comme si cela ne suffisait pas, le ministre a mobilisé des espaces dans les chaînes de télévision pour vilipender, couvrir d’injures, non seulement l’honorable président de l’Assemblée nationale, mais aussi notre brillant collègue Lokondo, auteur de la motion incidentielle et, de surcroit tous les membres de l’Assemblée nationale ".
Ils demandent, par ailleurs, au ministre des Transcoms de démontrer devant la population, par des moyens de droit, en quoi la plénière du mardi 19 mai 2015 a violé la Constitution en rejetant son fameux projet de loi.
Et pour enfoncer le clou, ils lui posent une toute dernière question qui est de leur dire dans quelle République sur la planète terre, a-t-on vu un ministre, puissant soit-il, donner des leçons à un président de l’Assemblée nationale. Il s’agit donc pour les députés de laver l’affront et de sauver l’honneur et la dignité de leur prestigieuse Chambre.
DIGNITE
Mais Kalumba Mwana Ngongo s’accroche. Il pouvait se retirer honorablement de lui-même dès qu’il était établi qu’il a outragé la Chambre et son président. Vat-il sortir victorieux d’un pareil bras-de-fer contre la Chambre MP et Opposition dressées contre lui comme un seul homme ? KANDOLO M.