Le train des élections provinciales a quitté la gare en Province Orientale. Et l’appel de la CENI est sans recours. Le constat a été fait samedi 22 mai dernier à Kisangani par les témoins de la mobilisation océanique autour de Jean Bamanisa qui déposait sa candidature. Des milliers de boyomaises et de boyomais ont pris d’assaut la route principale qui conduit vers l’antenne provinciale de la CENI pour accompagner et soutenir la candidature de leur Gouverneur de Province.
Partisan de la cohésion nationale et de l’unité de la grande Province Orientale telle que prônée par le président Joseph Kabila, Jean Bamanisa s’est fait candidat de la Tshopo alors que beaucoup l’attendaient postuler en Ituri, son fief maternel.
Un pavé dans la marre
Comme il fallait s’y attendre, la candidature du Gouverneur Bamanisa vient renverser des mythes et soulève un véritable tollé chez certains caïmans de la future province de la Tshopo qui prônent la théorie rétrograde” Kila mamba na kivukuyake” entendez » Chaque crocodile, son port “.
Beaucoup de leaders qui se sont hissés sur le dos des Boyomais sans que ces derniers trouvent leur compte, sont frustrés voire gênés par cette candidature d’un gouverneur qui fait du développement de sa province plus qu’une priorité. Des mythes sont tombés samedi 22 mai 2015 et les filles et fils de la Tshopo entendent démontrer que la Tshopo n’est plus une chasse gardée des combines politiciennes mais une terre pour tous ceux qui se soucient de son développement.
A cet effet, Jean Bamanisa veut sans doute éditer l’exploit de Konde Vila Kikanda qui, originaire du Bas-Congo s’est fait élire député national au Nord Kivu en 2006. Pour avoir longtemps travaillé au service du Kivu, ses œuvres sont restées gravées dans la mémoire des Gomatraciens qui n’ont pas manqué de lui retourner l’ascenseur au grand dam de certains candidats natifs de Goma.
La mobilisation insoupçonnée autour de la candidature de Jean Bamanisa traduit sans doute la réponse d’une population qui aime son leader en raison de ses œuvres et de sa vision à fédérer les forces vives de la grande Province Orientale autour d’un idéal commun, le développement. C’est une désillusion pour ceux qui estiment que le découpage est une occasion pour se faire roitelet chez soi même quand l’on trame derrière un bilan médiocre.
Dans sa vision, Jean Bamanisa conçoit la décentralisation comme une occasion pour rapprocher l’administration des, administrés et que le découpage territoriale n’est qu’administratif. Car les défis du développement à relever par les futures provinces requièrent une union d’énergies et d’intelligences entre elles pour conduire avec succès leur destin commun. Même les barrières géographiques seront appelées à tomber au nom de la lutte contre le sous-développement.
Au lieu que les uns se lèvent contre les autres, il convient de laisser au souverain primaire le droit de se choisir ses propres dirigeants.
La lutte contre la fraude minière s’en mêle
Selon des indiscrétions, la fronde orchestrée contre le gouverneur Jean Bamanisa à partir de Kinshasa n’est pas que politique. Certains acteurs du secteur minier habitués à naviguer en eaux profondes pour alimenter la contre bande minière se trouvent déjà, aux abois. L’opinion se souviendra que des pays voisins comme l’Ouganda sont catalogués aujourd’hui comme producteurs de l’or exploité dans les mines de la RD Congo-Alors que la contrebande minière fait le plein des orpailleurs et de certains réseaux mafieux, la Province Orientale en particulier et la RDC en général se retrouvent simplement spoliées.
Et ce, sous la barbe de certains services de l’Etat dont les missions étaient instamment diligentées sur terrain.
Face à cette situation devenue presque chronique et pour donner de l’efficacité au travail amorcé par le pouvoir central, le Gouverneur Jean Bamanisa a pris des mesures rigoureuses pour endiguer la fraude minière. Mais on ne comprend pas pourquoi ces mesures prises en toute légalité et pour le bien de l’Etat deviennent pernicieuses pour ceux qui disent combattre la contrebande. Les âmes bien nées ne tarderont pas sans doute à y voir une anguille sous roche. Car si les uns et les autres travaillaient pour l’Etat, tous travailleraient à l’unisson.
Par Martinez Ngyaluka