JC Muyambo risque l’amputation de son pied gauche

Jeudi 16 avril 2015 - 11:49

Le bâtonnier Jean-Claude Muyambo qui totalise aujourd’hui 87 jours de détention, est sérieusement malade. Si les autorités de la République démocratique du Congo n’autorisent pas son évacuation urgente pour l’étranger, il risque de se faire amputer son pied gauche.

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a tiré la sonnette d’alarme hier mercredi 15 avril 2015 au cours d’un point de presse animé à Kinshasa par son président, Me Georges Kapiamba.

Cette Ong des droits de l’homme se dit très préoccupée par la dégradation de la santé de ce bâtonnier, arrêté depuis le 20 janvier de cette année, en représailles contre son départ de la Majorité présidentielle et son opposition à la modification de la constitution et la loi électorale.

En effet, lors de son arrestation, Jean-Claude Muyambo avait été sérieusement brutalisé. L’un des agents venus le prendre avait marché délibérément sur son pied gauche pour lui procurer des douleurs atroces.

Les résultats des examens médicaux qu’il a subis dans plusieurs formations médicales de Kinshasa établissent que les os ont été broyés, et qu’il souffre d’une fracture polytraumatique. Seul le gros orteil n’est pas touché.

Il se tord de douleurs.
De l’avis de son médecin, il doit subir une opération urgente dans une formation médicale spécialisée, disposant d’une banque d’organes et d’une main d’œuvre qualifiée. Pour l’heure, il marche avec des béquilles.

Le malade a donc besoin d’un orthopédiste pour le replacement de tous les os, et d’un chirurgien esthéticien pour appliquer les produits nécessaires pour que tout soit remis en place.

Les veines également doivent être replacées. Un bricoleur causera sans nul doute des dégâts. Raison pour laquelle une évacuation à l’étranger est plus que nécessaire.
Après cette intervention, le malade sera obligé de rester immobile pendant 60 jours, assorti d’une période de rééducation.

Muyambo se dit prêt à user de son assurance médicale pour se faire soigner, si la RDC ne dispose de moyens de le prendre en charge.

L’Acaj informe à l’opinion publique qu’après avoir demandé, sans succès, une enquête indépendante sur les circonstances de l’arrestation de Muyambo et sa libération sans conditions, elle va accompagner ce prisonnier politique dans les procédures qu’il entend lancer incessamment contre les responsables de son arrestation et sa détention arbitraires, sa torture et son mauvais traitement ainsi que l’atteinte à l’exercice de ses libertés d’expression et d’opinion.

Ces actions seront menées tant au niveau national qu’international, précise Me Georges Kapiamba. » Il en sera de même pour les actions de prise à partie contre les magistrats qui ont commis des actes équivalents au dol « , prévient-il.

Par LM