Voilà pourquoi la loi Mutamba est une chance pour le pays : RDC, la poubelle du monde

Vendredi 24 octobre 2014 - 13:04

Adoptée depuis une semaine au niveau du Sénat, la loi portant normalisation et métrologie en République Démocratique du Congo, initiée par l’ingénieur David Mutamba Dibwe, est d’une importance capitale, en ce qu’elle touche directement à la qualité de la vie des populations. Une première dans les annales du pays, car c’est 54 ans après son indépendance que la RDC va se doter, après le débat attendu à l’Assemblée Nationale, d’un système normatif et métrologique capable d’assurer une meilleure protection de la population, de l’Industrie et du commerce contre les abus, la fraude et la contrefaçon dans plusieurs domaines de l’activité nationale.

 

Il était temps, car nombre de compatriotes se demandaient, au vu d’aliments divers, importés ou produits localement, qui circulent sur le territoire national, si notre pays n’était pas devenu tout simplement un « dépotoir alimentaire mondial » ! Désarmés moralement, psychologiquement, financièrement, matériellement, et surtout légalement, nos compatriotes n’avaient aucune garantie nécessaire pour s’assurer que les produits consommés quotidiennement étaient de bonne qualité. En commençant par nos laits produits localement ou importés, en passant par les poulets et les boites de conserve, jusqu’aux simples biscuits, l’alimentation humaine devrait, comme partout au monde, répondre aux normes.

 

Dans le lot de ces normes, on cite notamment la charge de veiller durement aux dates de fabrication et de péremption des produits. Et surtout de punir sévèrement tout individu, protégé ou pas, sui s’évertuerait entraver cette loi qui protège avant tout le consommateur congolais. C’est déjà le cas à Kinshasa par exemple, où tout le mode sait où se vendent les produits périmés que les détaillants vont écouler à vil prix.

 

Quand cette loi appelée à combattre la fraude dans les transactions sera formellement adoptée par les deux chambres et promulguée par le président de la République, on pourra la considérer comme une réponse positive aux préoccupations de l’opinion publique concernant les garanties de qualité des ouvrages, des services et des produits nationaux, gage de protection des populations contre les accidents et de prospérité du commerce à l’exportation.

 

Partout où ils sont, les Congolais ont applaudi de deux mains cette prise de conscience et salué la détermination du législateur.

 

Cependant, ils espèrent vivement que ce précieux texte ne sera pas relégué aux oubliettes comme de vieilles chaussettes. Le problème de la RDC, rappelons-le, ce n’est pas surtout l’absence des textes, mais l’application de ceux qui existent déjà.

 

Avec ses longues frontières terrestres très poreuses et ses frontières maritimes, fluviales et lacustres très perméables, la RDC ne doit plus continuer de servir de poubelle du monde. L’adoption de la loi Mutamba ne doit pas être l’occasion de marquer un temps d’arrêt, mais plutôt de nous réarmer davantage pour une politique de protection des consommateurs.

 

Il faut aller jusqu’au bout !

 

A la suite de ce grand pas légal, la prochaine phase devrait être la disponibilisation effective par l’Etat des moyens adéquats aux structures appropriées pour bloquer tout ce qui est avarié, périmé et impropre à la consommation.

 

Par ailleurs, l’autorité publique doit mettre sur pied un système efficace de traçabilité des produits alimentaires d’importation qui atterrissent chaque jour dans nos assiettes, afin de découvrir les containers entiers des vivres alimentaires avariés, des produits pharmaceutiques de contrefaçon, des pièces d’automobile déclassées, etc. qui nous arrive en masse en RDC.

 

Somme toute, la RDC a intérêt à organiser la normalisation et la métrologie en vue de contrôler et de développer son commerce intérieur et extérieur, d’améliorer sa compétitivité et de protéger sa production nationale.

Tshieke Bukasa

 

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