La bataille pour la révision ou non de la constitution a quitté le stade de simple déclaration à l‟emporte pièces de certains cadres des partis politiques ou de la société civile, pour se situer au niveau des organisations et partis politiques, et se cristallise maintenant au niveau institutionnel. Le 15 septembre, à l‟occasion de la rentrée parlementaire, les Présidents de deux chambres du Parlement, Léon Kengo, pour le Sénat, et Aubin Minaku, pour l‟Assemblée Nationale, se sont livrés, qu‟on veuille bien le dire ou pas, à un frottement, une rixe verbale, éloignée, sur la question de la révision constitutionnelle. Le premier a dit carrément niet à toute tentative allant dans ce sens, au risque de rompre l‟équilibre social de la nation. Le second, faisant l‟équilibriste, a laissé entrevoir une possibilité pour les élus, du peuple, d‟initier une telle procédure en toute responsabilité, en qualité d‟élus directs. C‟est sur cette note que chacun a ouvert la session ordinaire de septembre, pourtant essentiellement budgétaire. Voilà qu‟à des milliers de kilomètres de la République Démocratique du Congo, d‟autres Congolais se sont exprimés. Ils l‟ont déjà fait au pays et l‟ont réitéré à partir de Rome, où ils ont été avec le Pape François, à l‟occasion de leur visite ad limina Apostolorum. Cardinal, Archevêques et Evêques, membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, ont écrit à leurs fidèles catholiques et aux hommes et femmes de bonne volonté du Congo, qu‟il est hors de question de modifier l‟article 220, article verrouillé de la Constitution. Car, disent-ils, l‟avenir heureux de la RDC réside incontestablement dans le respect de la Constitution, Loi fondamentale et socle de notre jeune démocratie. Et que les citoyens et hommes politiques qui aiment vraiment ce pays, autant qu‟eux, les Evêques, doivent éviter d‟engager la nation dans une voie sans issue. Le message de la CENCO se joint à la voix de Barack Obama, relayé par Russ Feingold, envoyé spécial d‟Obama ; Armand de Decker, Ministre d‟Etat belge, plus de 650 ONGs en RDC, des laïcs, la société civile, l‟opposition politique congolaise etc. Tous, en effet, redoutent une chose : le retour en arrière, vers des schémas qui ont apporté tribulations et guerres au Congolais, vers la crise de légitimité, bref, le chaos. Qu‟ont-ils les Evêques comme moyens pour rallier beaucoup à cette cause ? C‟est mener des actions dans les paroisses. Les curés et catéchistes sont priés d‟enseigner un nouveau paradigme : « Protégeons notre Nation ». C‟est le maître mot qui va courir à la cité, dans les coins et recoins du pays. L‟implantation des églises catholiques, même là où certaines structures du pouvoir public font défaut, ne fait l‟ombre d‟aucun doute.il reste que les jours à venir, vont édifier les uns et les autres.