Si jamais, Matata Ponyo, devait coter ses ministres comme naguère, les notes de Thomas Luhaka ne seraient guère encourageantes. Dépasser la moyenne, 5/10 pour ses 100 jours au gouvernement, relèverait … d’une compassion pour le ministre des PT&NTIC qui, il est vrai, a connu, autant que son collègue de l’Intérieur Evariste Boshab, un mois de janvier on ne peut plus agité.
Pas de circonstances atténuantes pour Luhaka, à lire entre les lignes le speech de la rentrée du président de l’Assemblée nationale. De PT&NTIC, Aubin Minaku, dit avoir reçu de « nombreuses requêtes et dénonciations » et que, pour ce faire, le speaker de la Chambre basse a exhorté ses pairs à « un contrôle systématique » du secteur des télécommunications et nouvelles technologies. De sources dignes de foi, il nous revient qu’un élu du PALU a déposé sinon serait sur le point de déposer une question orale avec débat au bureau de l’Assemblée nationale, sur la gestion des PT&NTIC. Thomas Luhaka devrait donc répondre une très probable invitation du président Minaku.
Avec 35 droits, taxes, redevances, les PT&NTIC, sont le second gros contributeur du budget de l’Etat, après les mines, en ce qui concerne les recettes non fiscales. L’apport des PT &NTIC au budget annuel se situe, en moyenne, autour de 12%. Suite aux journées troubles de fin janvier 2015, les concessionnaires télécoms de la place auraient dit avoir enregistré un manque à gagner de plus de USD 19 millions du fait de l’interruption sur ordre du gouvernement de la fourniture de l’internet et des sms. Il sied d’ailleurs de préciser que près de 2 mois, certains réseaux sociaux continuent à poser problème.
En tout état de cause, l’Etat pouvait gagner gros s’il était plus regardant sur les transactions et autres pratiques des concessionnaires GSM de la place. Outre les SIM BOX , l’Etat ne broie que de la poussière dans le Mobile Banking. M-Pesa (Vodacom), Tigo cash, Airtel-money s’opèrent, en effet, en parfaite irrégularité… Normalement sur tout achat, consommation…transaction opérée dans un supermarché ou restaurant qui acceptent le paiement par le système précité instauré par les compagnies de téléphonie cellulaire, le Trésor public devrait percevoir 0, 30% sur chaque marché. Voilà donc plusieurs mois, des années que l’Etat manque de gagner de substantielles ressources pour grossir son budget. Force est de constater que la manipulation de l’argent via le GSM s’effectue en totale violation de la réglementation en la matière en RDC. Elle n’a même pas été effleurée dans la nouvelle loi organisant les coopératives d’épargne et des micro-finances en RDC. Et le gouvernement ne s’en soucie guère. Ou préfère fermer les yeux. Comme dans les Sim Box.
Voilà des lustres que l’Etat a promis d’installer un switch à l’ex-OCPT en vue de juguler la fraude manifeste sur les appels entrants pour lesquels l’Etat doit percevoir 0,05 dollars sur chaque minute d’appel. Dans sa présentation du budget 2014, le Premier ministre Matata Ponyo en a fait encore une promesse. On n’a rien vu de concret.
Le ministère des PT &NTIC a plutôt conclu un contrat avec une firme présentée comme franco-américaine Agelis-Télécom dont l’efficacité pose problème. Selon le contrat signé en novembre 2012 entre le gouvernement congolais et Agelis-Télécom, cette dernière est chargée de mettre fin à la fraude téléphonique qui Depuis novembre 2012, Agelis-Télécom n’a démantelé que quatre réseaux Sim Box alors qu’il en existe une centaine, ont déploré les opérateurs de téléphonie cellulaire lors des assises des Concertations économiques, début mars 2015., alors que selon l’ex-ministre des PT-NTIC, Tryphon Kinkiey Mulumba, chaque mois l’Etat manque de gagner près de USD 12 millions du fait des Sim Box. D’après des concessionnaires GSM, la majorité de Sim Box est entretenue par certains officiels congolais qui brassent ainsi frauduleusement de millions de dollars au détriment du Trésor public.
POLD LEVI M.