Fin décembre 2014, Lubumbashi a vibré à un rythme qui a tenu en haleine toute la nation. En effet, de la province cuprifère s’analysait désormais l’évolution du pays. Le caractère stratégique de cette province sur le double plan politique et économique, a fait d’elle le point focal de l’actualité du pays à juste titre.
Sur la base du retour du président du TP Mazembe au Katanga en décembre 2014, plusieurs analystes sont allés par des insinuations trop osées et se sont permis des conclusions radicales, du genre que tout le monde connaît. Mais, le plus caractéristique dans ses conclusions et analyses, c’est qu’elles laissaient transparaître, dans le chef de leurs auteurs, une prédisposition d’esprit particulièrement négative contre la Majorité et son chef.
Au gré d’une surexcitation difficile à définir, nos analystes se sont empressés à déloger ces derniers de la province cuprifère presque sans frais. L’on a vite fait de conclure que le Katanga ne ramait plus avec celui qu’il a triomphalement porté aux nues à deux reprises, soit en 2006 et 2011. Les scores pratiquement soviétiques réalisés au Nord-Katanga par le candidat n°3 en 2011 et 5 ans avant faisant foi. Toute cette complicité qui semble finalement confirmer à la légende appartenant désormais au passé, juraient nos analystes.
Prémice
A la faveur des incidents du 19 au 22 janvier à Kinshasa principalement et dans une moindre mesure à Goma, tous les regards du monde étaient tournés vers le Katanga. Ce Katanga d’où semblait être partie la fronde. Contre toute attente, la province de Laurent-Désiré Kabila a affiché une sérénité et un calme déroutant. Si déroutant qu’au lieu de tenter la réplique à Lubumbashi, Jean-Claude Muyambo a choisi de fuir la capitale du cuivre pour venir parader et se taper de la publicité à Kinshasa. Si le Katanga était mobilisateur, ce bouillant acteur n’aurait pas déserté les rangs.
Juste au lendemain de la fronde kinoise, le Katanga, de Lubumbashi à Kamina et Kalemie en passant par Kasumbalesa, a envoyé un contre-message aux analystes ci-haut stigmatisés.
La province a prouvé qu’il était très tôt de conclure au désamour entre elle et son double champion de 2006 et 2011. Ce message n’est pas à prendre à la légère.
Par honnêteté intellectuelle et surtout dans le but de mieux cerner la complicité de la situation congolaise, il sied de signaler le contrechoc survenu sur la terre katangaise. C’est un élément capital à intégrer en prévision de toutes les manœuvres politiques à venir.
En effet, dans la stratégie développée, il y a peu, presque tout le monde a tablé à tort, sur le prétendu dégarnissement de la base katangaise. Tant que les acteurs de la contestation vont évoluer sur la base de cette fausse prémice, toute la suite du processus sera faussée.
LP