Retour à un simple laissez-passer pour les peuples des deux rives
Plus de visa pour les Kinois désireux de se rendre à Brazzaville. Il en est de même pour les Brazzavillois à destination de Kinshasa. Désormais, les peuples des deux rives devront exhiber un « laissez-passer » aux services commis aussi bien au beach Ngobila qu’au port fluvial de Brazzaville. Cette décision ressort du travail d’une Commission mixte mise sur pieds par les deux gouvernements dans le but de normaliser les rapports de coopération bilatérale entre Kinshasa et Brazzaville.
La commission mixte a rendu ses conclusions, le jeudi 25 septembre, au ministre de l’Intérieur de la RDC, Richard Muyej. Les informations en notre possession font état de la suppression du visa uniquement pour les populations de Kinshasa qui se rendraient à Brazzaville et vice versa.
Plus de 130 000 « Zaïrois » (Congolais de Kinshasa), ont été expulsés du Congo-Brazzaville en avril 2014. Ils étaient devenus indésirables de l’autre côté du fleuve Congo, pour séjour irrégulier, selon la police brazzavilloise. De leur côté, craignant des représailles, les quelque centaines de Brazzavillois établis à Kinshasa, dont de nombreux étudiants avaient décidé volontairement de regagner leur pays, selon des responsables kinois.
Depuis, les rapports se sont détériorés entre les deux capitales les plus rapprochées du monde. Le laissez-passer a été remplacé par un visa pour une traversée de quelques minutes seulement. Et les effets de la rupture des échanges commerciaux sont aujourd’hui ressentis avec douleur sur les deux rives. Il y a une semaine à Kinshasa, les présidents Joseph Kabila et Denis Sassou-Nguesso se sont retrouvés pour en parler. Une commission mixte a été mise en place pour chercher une voie de sortie. Une semaine après, les retombées positives de cette rencontre au sommet des deux Etats, commencent à se faire sentir.
Cependant, avec le laissez-passer, on ne pourra plus aller au-delà des deux capitales, autrement il faudra solliciter un visa de séjour. Quelques divergences subsistent toutefois quant aux contentieux sur les biens perdus et les violences qui avaient accompagné l’opération " Mbata ya bakolo ", " La gifle des aînés " en lingala. Une opération policière menée début avril 2014 où des violations présumées des droits de l’homme ont été commises lors de l’expulsion de ressortissants de la RDC vivant au Congo. Rachidi MABANDU