Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi des accords conclus par la RDC, François Muamba Tshishimbi, a procédé, hier mercredi 4 février 2015 dans son cabinet de travail à Gombe, à la restitution de la 5ème réunion de haut niveau du mécanisme régional tenue à Addis-Abeba le 31 janvier 2015. Cette rencontre d’évaluation, convient-il de rappeler, a permis aux Etats membres signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba de saluer les opérations militaires lancées depuis jeudi 29 janvier par l’armée congolaise contre les rebelles rwandais des FDLR. Seul bémol, le pays de Paul Kagame, le Rwanda, a été le plus grand absent de la cinquième réunion d’évaluation de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et le développement de la RDC et de la région des Grands-Lacs, en marge du. 24e sommet de l’Union Africaine présidée par te secrétaire général de l’Onu Ban Ki Moon.
En effet, a indiqué François Muamba, les pays signataires de cet accord ont aussi analysé la situation en RDC notamment le désarmement forcé des rebelles rwandais des FDLR, le retour des ex-combattants M23 et ont projeté la tenue prochaine du forum économique pour l’investissement. A la suite de Said Djinit, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la région des grands lacs, le coordonnateur du MNS a fait noter que le sommet a réitéré le fait que « même si l’option militaire est nécessaire, il faut l’engager contre toutes les forces dans la région, mais il faut aussi l’associer aux mesures sociales, économiques, de réconciliation et de gouvernance pour s’adresser aux causes profondes de l’instabilité dans l’Est de la RDC ».
Concernant toujours cet ultimatum contre les FDLR qui a expiré depuis le 2 janvier, François Muamba a expliqué que sa vocation était, non seulement de sensibiliser ces éléments négatifs, pour qu’ils comprennent ce qui va les arriver, mais aussi d’accorder un temps à la préparation ‘et à la planification pour que le moment venu, face à la guerre asymétrique à laquelle nous sommes confrontés, la population civile s.oit épargnée. « Les FDLR sont mélangées à des populations congolaises (épouses, enfants, etc.), puisqu’ils sont là depuis 20 ans avec des enfants nés sur le sol congolais, donc par conséquent sont Congolais. Donc, il ne fallait pas s’embarquer dans cette affaire de n’importe quelle manière », a-t-il appuyé.
Avant d’ajouter que l’ultimatum était aussi une pédagogie pour le monde communicationnel, à l’endroit des Ong pour démontrer que la RDC n’est pas un pays va-t-en-guerre, malgré l’incontournabilité des frappes. « Nous ne sommes pas là pour dire que puisqu’il s’agit d’une force négative, nous venons l’exterminer. On doit respecter la protection de la population. Tout cela a été examiné à Addis-Abeba et tout le monde de manière unanime pense qu’il n’y avait plus d’autre possibilité que de désarmer par la force ; tout le monde a félicité la RDC et son président, quant à ce »
Pour lui, il ne faut pas s’attendre que chaque matin il y ait une sorte de comptabilité macabre du genre tel nombre des gens sont tombés, etc. « Nous sommes dans une opération asymétrique, les résultats seront là, ça sera long, c’est méthodique, il faut être patient avant de pouvoir commencer à poser des questions sur le bilan de la traque, puisque les choses ne se font pas de manière classique... »
Enfin, il a tenu à assurer les partenaires que la RDC ne joue pas la carte de cavalier solitaire, mais elle joue une carte qui est conforme à l’idée qu’elle se fait de ses responsabilités vis-à-vis du pays.
Tshieke Bukasa