Après l’inauguration du pont Tshopo II le samedi dernier à Kisangani, Joseph Kabila séjourne encore dans le chef-lieu de la province Orientale avant de se rendre, d’ici peu à Beni, au Nord-Kivu. Le pont Tshopo II inauguré est jeté sur la rivière du même nom. Il relie la ville de Kisangani à toute la partie Nord de la province Orientale et à l’Équateur. C’est un pont dont l’importance n’est pas à démontrer aussi bien pour le pays, dans la desserte agricole, que pour le commerce transafricain. Les travaux réalisés par les ingénieurs de l’Office des routes, ont été financés par le Trésor public à hauteur de 3.950.000 dollars américains.
Contre les pilotes de l’intox
Des sources généralement bien informées renseignent que le Président de la République est attendu cette semaine à Beni-ville, située à environ 350 Km au Nord de Goma. Loin d’y effectuer un tour de propriétaire, le premier des Congolais s’est assigné, selon ses habitudes, une mission salvatrice pour cette partie du pays. A en croire des sources officielles, la visite du chef de l’Etat est motivée par la situation sécuritaire qui prévaut, depuis un mois, dans ce territoire où plus de 84 personnes ont été tuées ces dernières semaines par les rebelles ougandais des ADF.
C’est donc un secret de polichinelle : Joseph Kabila est annoncé à Beni, au moment où, les Forces armées de la République démocratiques du Congo (FARDC) poursuivent la traque des rebelles ougandais des ADF. Ce, dans le cadre de l’opération Sukola 1.
Neuf mois après le début de cette opération, les forces loyalistes, appuyées par la Monusco, sont déterminées à neutraliser définitivement les ADF, accusées de diverses exactions contre les civils dans le territoire de Beni.
Plusieurs sources concordantes affirment que ces rebelles détiennent encore en otage des centaines de personnes, kidnappées dans plusieurs villages et localités du territoire de Beni.
La population de Beni a failli se tromper de cible en s’attaquant aussi bien à la Monusco, et essayant de se soulever contre les Fardc. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya sachant qu’il s’agit là d’une œuvre de certains politiciens en mal de repositionnement a vite invité la population à se méfier de l’intox des ADF et ses avocats contre la Monusco.
Réhabiliter les infrastructures routières
Les forces vives de Beni attendent aussi le Chef de l’État sur la question des routes. Des sources de la région indiquent que la majorité de routes de desserte agricole de cette partie du Nord-Kivu sont très délabrées.
C’est le cas de l’axe routier Kasindi-Beni-Butembo qui, depuis plusieurs mois, est devenu impraticable. Des témoins disent qu’il y a quelques jours, les transporteurs et importateurs des produits pétroliers avaient déclenché un mouvement de grève pour protester contre l’état de cette route. Ce mouvement de grève d’environs 5 jours avait plongé les territoires de Beni et Lubero dans une situation de crise.
Emmanuel Badibanga