Suspendus pour absence au travail le 16 février : Des agents et fonctionnaires en colère

Jeudi 25 février 2016 - 11:41

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Certains agents et fonctionnaires de l’Etat sont frappés de sanction pour absence et retard sur le lieu du travail le 16 février dernier, journée décrétée ville-morte par une frange de l’opposition politique. Mécontents, ces gens ont organisé un sit-in, hier mercredi au bâtiment de la Fonction publique, pour manifester contre cette décision.

Les fonctionnaires sanctionnés se plaignent que ces mesures disciplinaires soient prises plutôt par les mandataires des institutions publiques, voire par les chefs de division, aulieu que ce soitpar le Vice Premier ministre et ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.

Sont principalement évoqués le cas de trois chefs de divisions de l’Habitat, de la Prévoyance sociale et de la Communication et presse à Kindu, au Maniema, et du chef de travaux Jean-Baptiste Kasekwa, de l’Université de Goma, mis à la disposition du Conseil d’administration des Universités du Nord-Kivu.

Un autre enseignant est menacé d’être révoqué de l’Université de Goma pour s’être absenté de son travail la journée du 16 février. Interrogé, cet homme affirme que cette décision a des liens avec son appartenance politique.

Willy Makiashi pas encore saisi officiellement de cette situation

Pour sa part, le vice-Premier ministre et ministre du Travail et de la Prévoyance Sociale, Willy Makiashi, indique n’avoir pas encore été saisi officiellement quant à cette situation. Tout en soulignant que ces récalcitrants ont lancé un défi au gouvernement en adhérant à cet appel à la journée ville-morte, le ministre Makiashi s’est dit dans l’attente des plaintes des agents licenciés avant de répondre, dans le strict respect des textes légaux.

» L’autorité avait demandé que l’on puisse accorder des circonstances atténuantes. Nous attendons un rapport des employeurs pour nous dire si ces fonctionnaires sont arrivés en retard, ou ils se sont complètement absentés. Et quelles étaient les raisons de ces absences et retard. C’est à ce moment-là que nous saurions répondre, tout en protégeant les intérêts des uns et des autres en tant que gouvernement « , a notamment indiqué Willy Makiashi.

Les fonctionnaires rencontrés en appellent à la compréhension du gouvernement, afin d’écarter a priori l’hypothèse de la révocation.

» Il y a plusieurs raisons qui expliqueraient le fait que l’on soit absent ce jour-là au lieu du travail. Ça ne doit pas être appréhendé seulement comme une adhésion à la ville-morte lancée par l’opposition. Que deviendrons les familles que nous avons à nourrir si on nous révoquait  » ? S’est plaint un agent de la fonction publique.

Dans un communiqué conjoint, rendu public le 10 février dernier à Kinshasa, la Dynamique de l’opposition, le G7 et le Front citoyen, trois plateformes de l’opposition, avaient invité les Congolais à observer une journée ville-morte la journée du 16 février.

Ces formations politiques hostiles au dialogue convoqué par le président Joseph Kabila affirmaient qu’ils voulaient ainsi honorer la mémoire des citoyens victimes de la barbarie du 16 février 1992, ce qui serait une façon aussi de plaider pour le respect de la Constitution du 18 février 2006.

Dresser des listes de présence physique

Réagissant à cette communication, le ministre Makiashi avait, à travers un communiqué, souligné que la date du 16 février n’était pas reprise sur la liste des journées fériées en RDC.

Par conséquent, tous les agents et fonctionnaires de l’Etat étaient tenus de se rendre à leurs lieux de travail, sous peine d’être sanctionnés conformément aux textes qui les régissent.Il avait été demandé aux responsables de différentes institutions de la république de dresser les listes de présence physique pour que soient punis les absents et les retardataires.

Malgré cette communication du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale, certains fonctionnaires de l’Etat se sont brillé par leur absence. D’autres, par contre, ne se sont présentés au travail que dans l’après-midi, après avoir téléphoné à leurs collègues.

Par Julie Muadi