La société civile du Sud-Kivu plaide pour la réintégration de 33 magistrats suspendus du parquet de Bukavu. Ces magistrats sont «interdits de travailler pendant trois mois» pour non respect de la procédure légale pour déclencher une grève. Une délégation du bureau de coordination de la société civile a été reçue mercredi 4 février par le procureur général près la Cour d’appel de Bukavu. Pour elle, ces suspensions préjudicient les justiciables, causant notamment une augmentation des cas de détentions illégales.
Selon Descartes Mponge, président de la société civile du Sud-Kivu, il n’y a plus d’inspections dans les amigos (cachots de la police) depuis deux mois suite à l’absence de magistrats.
«Du coup, il y a beaucoup de nos compatriotes qui sont détenus maintenant de manière irrégulière dans des cachots et des amigos parce qu’il n’y a pas des magistrats qui viennent régulariser leur situation carcérale», a-t-il expliqué.
A la prison centrale de Bukavu, plus de 40% des détenus le sont à titre préventif, les audiences ne se tenant plus.
«Et il y a, par exemple, les registres pour la déclaration de naissances qui ne sont pas, à côté, paraphé par le procureur de la république près le tribunal de grande instance de Bukavu», a-t-il ajouté.
A l’issue de cette rencontre, le président de la société civile du Sud-Kivu s’est réjoui que le procureur général «partage aussi la souffrance du peuple».
«Il nous a dit qu’il va s’impliquer pour qu’une solution palliative soit trouvée très prochainement», a-t-il affirmé.