Succession de Malumalu – CENI : Non à un président imposé

Mardi 13 octobre 2015 - 09:25

L’abbé Apollinaire Muholongu Malumalu a présenté, le 10 octobre 2015, sa démission, pour raison de santé, de son poste de président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) au chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui en a pris acte et a demandé à la composante, d’où était venu ce prélat catholique, de désigner un nouveau candidat.

 

La Société civile doit ainsi s’organiser, puisque c’est à elle que revient le choix de désigner le successeur de l’Apollinaire Malumalu et de le proposer au Parlement avant sa nomination par le chef de l’Etat.

 

La Société civile doit donc être libre pour faire son choix, plus précisément sa sous- composante “Election et éducation civique”. Surtout quand on sait que, plus d’une fois, le choix du président de la centrale électorale congolaise a été imposé à la société civile par le régime de Kinshasa.

 

Raison pour laquelle, des voix se lèvent, cette fois-ci, pour dire « Non à un président imposé à la CENI ». Pour ces nombreux voix, le choix du président de l’organe électoral doit être judicieux tandis que le candidat doit remplir le profil d’un homme intègre, impartial et compétent.

 

A l’heure actuelle, des Candidatures pour succéder à l’abbé président de la CENI sont de plus en plus évoquées. Parmi ces candidatures, celle du Monseigneur Marini Bodho, le numéro un de l’ECC (Eglise du Christ au Congo), pour prendre la tête de la CENI.

 

Monseigneur Marinni Bodho, le pire choix pour la CENI

 

Sur ce choix, de nombreux des observateurs avertis ont vite réagi pour présenter ce sénateur et ancien chef de la chambre haute pendant la transition comme le pire choix pour la CENI. Non seulement, parce qu’il n’a pas le profil intellectuel de l’abbé Malumalu qui s’y connaît véritablement en matière des élections, mais surtout parce que l’impartialité du Monseigneur Marini Bodho a toujours été mise en doute.

 

Au sein d’ailleurs de l’Eglise protestante, ce serviteur de Dieu, n’a jamais fait l’unanimité.

Monseigneur Marini, selon des sources au sein de l’ECC, se maintient à la tête de l’ECC grâce au régime de Kinshasa, lui qui est au-delà de son mandat.

 

Des Synodes ont été organisés, il devait normalement laisser la place aux autres. Il s’était toujours arrangé pour se maintenir à la tête de cette grande communauté, de plus de 30 millions de fidèles, ont relevé ces sources. Alors que l’on s’attendait à ce qu’il rende le tablier lors du dernier synode, tenu en 2014, Monseigneur Marini Bodho a évité cette question pendant les travaux, ont soutenu encore des sources.

 

Face à ce comportement qui frise la dictature au sein de l’église de Dieu, des communautés commençaient à quitter l’ECC. Ce qui témoigne surtout le manque d’impartialité pour le représentant légal de l’ECC, c’est la déclaration qu’il avait faite lors des travaux préparatifs du dernier synode, “il n’y a que la Bible qui ne peut pas être changée, alors que la Constitution peut être changée à tout moment, quand le besoin se fait sentir”.

 

Chose que la majorité des Congolaises et des Congolais, aspirant au changement dans le pays, ne pardonneront pas à Monseigneur Marini. Lui qui faisait partie de ceux qui avaient toujours soutenu la révision constitutionnelle afin de permettre au président Kabila de briguer le troisième mandat.

 

Cela sans compter avec la détermination du peuple congolais qui s’était opposé à cette démarche soutenue par de nombreux membres de la MP (Majorité présidentielle).Les évènements du mois de janvier 2015 rappellent encore cette détermination du peuple congolais de s’opposer au maintien du régime actuel de Kinshasa au-delà de 2016.

 

Ainsi, des observateurs avertis se posent la question de savoir comment est-ce qu’un homme de Dieu, qui a toujours affiché sa tendance pour le maintien de l’actuel régime de Kinshasa jusqu’au-delà de 2016, peut organiser de manière juste, libre et juste, dans un climat apaisé, les prochaines élections.

 

Le profil du président sortant de la CENI

 

Si beaucoup de choses ont été dites sur l’abbé Malumalu, sur ses accointances avec le régime de Kinshasa, il est difficile de trouver un remplaçant qui a le même profil que lui, ce président de la défunte CEI (Commission électorale indépendante) et qui vient de démissionner de l’actuelle CENI.

 

Une fois de plus, il a été relevé que Monseigneur Marini Bodho est loin d’avoir ce profil. Surtout que cet abbé est né le 22 juillet 1961 dans le territoire de Lubefu au Nord-Kivu, dispose d’un doctorat en sciences politiques à l’Université de Grenoble-II (Université Pierre Mendès-France) et une maîtrise en sciences des droits de l’homme et un diplôme d’études approfondies en philosophie et en théologie à Lyon.

 

La balle est désormais dans le camp de la structure de la société civile qui doit trouver cet oiseau rare, disposant du meilleur profil intellectuel et intègre afin d’épargner les Congolais des durs moments après les prochaines élections.

 

Par EL-KAS

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