Plus la vérité se fait chaque jour sur la lettre du ministre de I’EPTPS aux SPP, plus il devient évident qu’il s’agit d’une mauvaise décision, qui risque de dynamiter profondément la paix sociale à quelques jours du discours du Président de la République à la Nation via le Parlement réuni en Congrès.
Le ministre de l’Emploi, travail et prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo, a pris, le 10 novembre, des sanctions à l’encontre de 49 services privés de placement, tous interdits d’activité en RD Congo. Motifs évoqués par Bahati qui cite un rapport du Directeur général de l’Office national de l’emploi -ONEM-, Angélique Kikudi : fonctionnement illégal, au mépris des textes légaux et réglementaires ainsi que de diverses actions de sensibilisation et de rappel à l’ordre initiées par le ministère. Tollé dans les rangs des SPP, où des responsables approchés font savoir qu’aucun service parmi les sanctionnés n’a fait l’objet d’un audit ni d’une quelconque mesure préventive, encore moins d’un moindre avertissement. Bahati a beau se justifier lors d’une conférence de presse convoquée le samedi 15 novembre ; il a des difficultés pour convaincre. Plus la vérité se fait chaque jour sur sa lettre du 10 novembre, plus il devient évident qu’il s’agit d’une mauvaise décision, qui risque de dynamiter profondément la paix sociale à quelques jours du discours du Président de la République à la Nation via le Parlement réuni en Congrès. Et pour cause: des dizaines de milliers d’emplois sont menacés de suppression.
Les mesures prises par le ministre de l’Emploi, travail et prévoyance sociale visant la fermeture de 49 services privés de placement –SPP- suscitent un tollé général, Modeste Bahati a en effet fait savoir, le 10 novembre dans une lettre adressée aux responsables, la fermeture de 49 services privés de placement, lesquels ne seraient pas en ordre avec la loi et n’auraient pas adhéré aux actions de sensibilisation et dé rappel à l’ordre menées par les différents services du ministère de l’Emploi. « Je suis au regret de constater qu‘au regard du rapport transmis par Madame le Directeur général de l‘ONEM par sa lettre n°ONEM/DG/SDG/ET/216/2014 du 21 octobre 2014, vous continuez à fonctionner dans l‘illégalité et ce, au mépris .d ‘une part des textes légaux et réglementaires et d’autre part de diverses actions de sensibilisation et rappel à l’ordre menées par les services de n-ton ministère», a écrit Bahati avant de citer entre autres : «la lettre n°22/METPS/ GT-SET/RW/901/011 du 17 août 2011 de l’Inspecteur général du Travail, par laquelle ce dernier interdisait formellement les SPP de gérer personnel placé dans les entreprises et établissements; première table rond des SFP, organisée en décembre 2013 par l’ONEM en partenariat avec I Office national de l’emploi et de la main d’œuvre -ONEMO- de la République du Congo, à l’issue de laquelle plusieurs résolutions et recommandations ont été formulées».
Puis: «le communiqué de presse du 18 décembre 2012 de l‘ONEM suspendant provisoirement certains S’PP dont le fonctionnement violait les normes légales et réglementaires».
Bahati a dit avoir saisi l’occasion pour rappeler: «les cotisations patronales dues à l‘ONEM sont obligatoires et assorties des pénalités en cas de retard de paiement et/ou de fausses déclarations de la main d’œuvre, conformément à l’Arrêté ministériel n°125/CAB/MIN/MBL/DKL/ dag/2013 du 18mars 2013». En dépit de sa conférence de presse de justification, les critiques contre les mesures de Bahati se sont multipliées le week-end dernier, venant des SPP, des travailleurs et des milieux politiques. Les acteurs politiques les jugent précoces et inopportuns parce qu’initiées la veille du discours du Chef de l’Etat à la Nation devant le Parlement réuni en Congrès. Les responsables des SPP approchés font savoir qu’aucun service parmi les sanctionnés n’a fait l’objet d’un audit ni d’une quelconque mesure préventive, encore moins d’un moindre avertissement. «Quelles lois avons-nous enfreintes que les autres 5’PP non ciblés ont observée?», interroge un promoteur d’un SPP qui a requis l’anonymat, sollicitant l’intervention du Premier ministre et de la Fédération des entreprises congolaises -FEC. Tandis que les travailleurs craignent de perdre leurs emplois, des dizaines de milliers menacés de suppression.
Tino MABADA