La desserte en électricité de toute l’étendue de la RD-Congo demeure le cheval de bataille du gouvernement central à travers sa technostructure qu’est la Société Nationale d’Electricité -SNEL. C’est dans ce cadre que la haute direction de cette importante société commerciale du portefeuille de l’Etat ne cesse de peaufiner des diverses stratégies pour atteindre cet objectif. Rendre cette entreprise plus compétitive et rentable reste aussi une préoccupation des gestionnaires de la SNEL transformée en Société commerciale au terme de la réforme de 2008.
Point n’est besoin de rappeler ici que partout dans le monde, l’électricité demeure le principal moteur du développement ou de l’industrialisation. L’énergie électrique reste indispensable. Heureusement pour la RD-Congo dispose des potentialités hydroélectriques énormes. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le gouvernement de la république projette de construire une grande centrale électrique dans le site d’Inga au Bas Congo. L’énergie produite sera destinée à la consommation tant locale et qu’étrangère.
Comme on peut aisément le remarquer, ceci constitue une importante source des recettes pour la RD-Congo. Pour relever un tel pari, le gouvernement de la république compte sur des financements importants.
Tous ces problèmes ont été évoqués avec Célestine Hortense Mukalayi Kionde, directeur général adjoint de la société nationale d’électricité. La numéro deux de la SNEL a répondu aux questions du Bihebdomadaire. Cet entretien a tourné autour de la réforme sur les plans technique, administratif et financier, de la desserte, de la production, de la gestion et des efforts fournis pour la viabilité de cette ancienne entreprise publique. En dépit des points évoqués ci-dessus, des objectifs, des contraintes éprouvées par l’entreprise, l’état actuel de la production de l’énergie électrique, le taux de la desserte à travers toute l’étendue du territoire national ont été passés aux peines fins.
La DGA de la SNEL a eu des mots justes pour éclairer la lanterne de l’opinion sur le fonctionnement de cette importante entreprise du Portefeuille de l’Etat. Tout naturellement, les agents et cadres de la SNEL sont satisfaits du travail qu’abat la haute direction de la société nationale d’électricité. Eric Mbala, administrateur délégué de cette importante société commerciale ne ménage aucun effort pour remplir pleinement l’objet social de la SNEL avec à ses cotés le directeur général adjoint, Célestine Hortense Mukalayi Kionde.
Faites-nous un état des lieux de la réforme de la Société nationale d’électricité ?
L’état de processus de la réforme de SNEL se passe de la manière suivante : Le processus de la réforme de SNEL est accompli à 90 %. Sa transformation juridique en Société commerciale s’est achevée par la publication de ses nouveaux statuts au Journal Officiel du 29 décembre 2010. Actuellement, SNEL est dans la phase de l’accomplissement des diligences économico-financières, plus précisément, l’évaluation de son patrimoine qui a été validée par l’auditeur externe Price Waterhouse & Coopers, moyennant une décote de 15 %, à l’exception du réseau de distribution en basse tension dont l’inventaire est en cours.
Quels sont les efforts que vous avez fournis sur le plan technique, administratif et financier ?
Sur le plan technique, les efforts consentis dans le cadre des projets en cours (en partenariat public et privé, et ceux financés par les partenaires internationaux…) font que l’objectif à court terme de SNEL est d’avoir le 3/4 du parc de production réhabilité et fiabilisé autour de 2016. Sur le plan administratif et financier, les efforts sont significatifs en dépit de la pénurie criante en effectifs dans tous les services de SNEL et la précarité criante de la trésorerie occasionnée par les engagements financiers pris par SNEL pour apporter les contreparties ou les garanties lui exigées par les bailleurs qui financent l’ambitieux programme de réhabilitation et de construction des infrastructures électriques.
Peut-on dire qu’aujourd’hui, la SNEL est réellement devenue une société commerciale?
Oui, la SNEL est devenue réellement une Société à responsabilité limitée, quand bien même l’Etat propriétaire est le seul actionnaire. Tous les attributs et exigences dévolus à des sociétés commerciales sont applicables à SNEL. La SNEL ne devait plus se contenter de son statut administratif et social mais elle est appelée à réaliser le profit et s’acquitter de ses obligations.
La SNEL Société Commerciale est-elle devenue viable au regard de sa transformation ?
Des efforts visibles sont consentis par SNEL aux fins de sa visibilité. Les grands projets qui sont à l’étape de bouclage financier, viendront par leur mise en oeuvre consolider cette viabilité pour l’amélioration de la qualité de service rendu à la clientèle et le redressement de sa situation financière.
La SNEL est vraiment réformée actuellement ?
Le Gouvernement de la RD-Congo et SNEL sont liés à un contrat de performance signé en février 2012. L’exécution des termes de ce contrat permettra certainement d’avancer dans la réforme en cours.
Y-a-t-il impact de cette réforme en termes de la production, de la desserte et du commercial ?
Bien sûr, tenez. Le productible de SNEL s’est nettement amélioré depuis 2011, de même que l’état de transit de puissance à travers les réseaux de transport d’énergie. Des améliorations significatives sont attendues aux réseaux de distribution et du commercial.
Quelle est la vision managériale de la Haute direction de la SNEL ?
La vision managériale de la Haute direction est de faire de SNEL dans 20 ans, une grande société d’électricité capable d’assurer une large desserte du territoire national et d’autres pays, en énergie fiable, de moindre coût à la satisfaction de la clientèle.
La Haute direction s’est assigné quel objectif ?
Booster tous les projets en cours et rendre effectif la réalisation de son plan directeur.
La SNEL occupe quelle place sur la liste des entreprises du Portefeuille de l’Etat ?
Dans le secteur du portefeuille de l’Etat, si l’on tient compte du chiffre d’affaires qui s’élève actuellement à plus ou moins 500.000.000 de dollars américains l’an, SNEL est l’une de grandes entreprises du Portefeuille de l’Etat.
Comment arrivez-vous à gérer une entreprise aussi sensible et stratégique comme la SNEL ?
Gérer une entreprise aussi sensible et stratégique qu’est SNEL requiert de la méthode et de l’anticipation. Un exemple très récent est la réaction de la clientèle SNEL qui n’a pas caché sa satisfaction sur le service très apprécié lui rendu par SNEL lors de la récente Coupe du monde. Comment cela était-il rendu possible sans planification ?
Y a-t-il mariage entre l’objet de la SNEL et la satisfaction de sa clientèle ?
Le plan directeur de SNEL vise, à terme, la fourniture de l’électricité à l’ensemble de la population RD-Congolaise ainsi qu’à l’industrie. L’électricité pour tous, SNEL y travaille ardemment.
Quelles sont les contraintes que vous éprouvez sur le plan de la gestion ?
Les contraintes ? Il y en a toujours, la trésorerie de l’entreprise rendue précaire du fait du nantissement d’une bonne partie des recettes, le prix du Kilowattheure non rémunérateur, le non paiement des factures d’électricité par une certaine tranche des consommteurs. La loi sur l’électricité promulguée par le Chef de l’Etat apportera des remèdes certains.
Quel est l’état de la production aujourd’hui ?
La production de la SNEL va en s’améliorant, car s’il y a peu en 2011 le parc de production ne disposait plus que des 13 machines en service, à ce jour ce parc dispose de plus de 30 unités reparties de la manière suivante :
- Inga 1 : 4 machines disponibles sur six (6)
-Inga 2 : 5 machines disponibles sur huit (8)
-Zongo : 2 machines disponibles sur cinq (5)
- Nseke : bientôt 4 machines disponibles sur quatre (4)
-Nzilo : bientôt 4 machines disponibles sur quatre (4)
-Mwadingusha : bientôt 4 machines disponibles sur six (6)
-Koni : bientôt 2 machines disponibles sur trois (3)
-Ruzizi 1 : 4 machines disponibles sur quatre (4)
-Tshopo : 2 machines disponibles sur trois (3)
-Bendera : 1 machine disponible sur deux (2)
D’où actuellement plus de 30 machines sont ou en train d’être disponibilisées.
A combien se chiffre le taux de la desserte en énergie électrique en RD-Congo ?
Le taux de desserte actuel en électricité en RD-Congo est de 9 % et nous comptons le passer à 12 % avant 2016.
Quels sont vos objectifs par rapport à la production ?
Nos Objectifs par rapport à la production est de disponibiliser un parc capable de nous faire atteindre l’objectif de 12 % de desserte en 2016 en mettant en service toutes les machines à l’arrêt et rendre effectifs tous les autres projets en cours. Quand à la commercialisation, notre désir le plus ardent est d’atteindre un taux de recouvrement de plus de 80 % d’ici 2015.
bienvenumadjulu