SNEL, le productible passe de 13 en 2011 à 30 machines en 2014

Mercredi 22 octobre 2014 - 08:42

La desserte en électricité de toute l’étendue de la RD-Congo demeure le cheval de bataille du gouvernement central à travers sa technostruc­ture qu’est la Société Nationale d’Electricité -SNEL. C’est dans ce cadre que la haute direc­tion de cette importante société commerciale du portefeuille de l’Etat ne cesse de peaufiner des diverses stratégies pour atteindre cet objectif. Rendre cette entre­prise plus compétitive et rentable reste aussi une préoccupation des gestionnaires de la SNEL transformée en Société commerciale au terme de la réforme de 2008.

 

Point n’est besoin de rap­peler ici que partout dans le monde, l’électricité de­meure le principal mo­teur du développement ou de l’industrialisation. L’énergie électrique reste indispensable. Heureuse­ment pour la RD-Congo dispose des potenti­alités hydroélectriques énormes. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le gouvernement de la ré­publique projette de con­struire une grande cen­trale électrique dans le site d’Inga au Bas Congo. L’énergie produite sera destinée à la consom­mation tant locale et qu’étrangère.

 

Comme on peut aisément le remarquer, ceci con­stitue une importante source des recettes pour la RD-Congo. Pour relever un tel pari, le gouverne­ment de la république compte sur des finance­ments importants.

Tous ces problèmes ont été évoqués avec Céles­tine Hortense Mukalayi Kionde, directeur général adjoint de la société na­tionale d’électricité. La numéro deux de la SNEL a répondu aux questions du Bihebdomadaire. Cet entretien a tourné au­tour de la réforme sur les plans technique, admin­istratif et financier, de la desserte, de la produc­tion, de la gestion et des efforts fournis pour la vi­abilité de cette ancienne entreprise publique. En dépit des points évoqués ci-dessus, des objectifs, des contraintes éprouvé­es par l’entreprise, l’état actuel de la production de l’énergie électrique, le taux de la desserte à travers toute l’étendue du territoire national ont été passés aux peines fins.

 

La DGA de la SNEL a eu des mots justes pour éclairer la lanterne de l’opinion sur le fonction­nement de cette impor­tante entreprise du Por­tefeuille de l’Etat. Tout naturellement, les agents et cadres de la SNEL sont satisfaits du travail qu’abat la haute direction de la société nationale d’électricité. Eric Mbala, administrateur délégué de cette importante so­ciété commerciale ne ménage aucun effort pour remplir pleinement l’objet social de la SNEL avec à ses cotés le direc­teur général adjoint, Cé­lestine Hortense Muka­layi Kionde.

 

Faites-nous un état des lieux de la réforme de la Société nationale d’électricité ?

L’état de processus de la réforme de SNEL se passe de la manière suivante : Le processus de la réforme de SNEL est accompli à 90 %. Sa transformation juridique en Société commerciale s’est achevée par la publica­tion de ses nouveaux stat­uts au Journal Officiel du 29 décembre 2010. Actu­ellement, SNEL est dans la phase de l’accomplissement des diligences économico-fi­nancières, plus précisément, l’évaluation de son patri­moine qui a été validée par l’auditeur externe Price Wa­terhouse & Coopers, moy­ennant une décote de 15 %, à l’exception du réseau de distribution en basse ten­sion dont l’inventaire est en cours.

Quels sont les efforts que vous avez fournis sur le plan technique, adminis­tratif et financier ?

Sur le plan technique, les ef­forts consentis dans le cad­re des projets en cours (en partenariat public et privé, et ceux financés par les parte­naires internationaux…) font que l’objectif à court terme de SNEL est d’avoir le 3/4 du parc de production réhabilité et fiabilisé autour de 2016. Sur le plan admin­istratif et financier, les efforts sont significatifs en dépit de la pénurie criante en effec­tifs dans tous les services de SNEL et la précarité criante de la trésorerie occasion­née par les engagements fi­nanciers pris par SNEL pour apporter les contreparties ou les garanties lui exigées par les bailleurs qui finan­cent l’ambitieux programme de réhabilitation et de con­struction des infrastructures électriques.

Peut-on dire qu’aujourd’hui, la SNEL est réellement devenue une société commer­ciale?

Oui, la SNEL est devenue réellement une Société à re­sponsabilité limitée, quand bien même l’Etat propriétaire est le seul actionnaire. Tous les attributs et exigences dévolus à des sociétés com­merciales sont applicables à SNEL. La SNEL ne devait plus se contenter de son statut administratif et social mais elle est appelée à réa­liser le profit et s’acquitter de ses obligations.

La SNEL Société Com­merciale est-elle deve­nue viable au regard de sa transformation ?

Des efforts visibles sont consentis par SNEL aux fins de sa visibilité. Les grands projets qui sont à l’étape de bouclage financier, vien­dront par leur mise en oeu­vre consolider cette viabilité pour l’amélioration de la qualité de service rendu à la clientèle et le redressement de sa situation financière.

La SNEL est vraiment ré­formée actuellement ?

Le Gouvernement de la RD-Congo et SNEL sont liés à un contrat de performance signé en février 2012. L’exécution des termes de ce contrat permettra cer­tainement d’avancer dans la réforme en cours.

Y-a-t-il impact de cette réforme en termes de la production, de la des­serte et du commercial ?

Bien sûr, tenez. Le product­ible de SNEL s’est nette­ment amélioré depuis 2011, de même que l’état de tran­sit de puissance à travers les réseaux de transport d’énergie. Des améliorations significatives sont attendues aux réseaux de distribution et du commercial.

Quelle est la vision mana­gériale de la Haute direc­tion de la SNEL ?

La vision managériale de la Haute direction est de faire de SNEL dans 20 ans, une grande société d’électricité capable d’assurer une large desserte du territoire na­tional et d’autres pays, en énergie fiable, de moindre coût à la satisfaction de la clientèle.

La Haute direction s’est assigné quel objectif ?

Booster tous les projets en cours et rendre effectif la ré­alisation de son plan direct­eur.

La SNEL occupe quelle place sur la liste des entreprises du Portefeuille de l’Etat ?

Dans le secteur du porte­feuille de l’Etat, si l’on tient compte du chiffre d’affaires qui s’élève actuellement à plus ou moins 500.000.000 de dollars américains l’an, SNEL est l’une de grandes entreprises du Portefeuille de l’Etat.

Comment arrivez-vous à gérer une entreprise aus­si sensible et stratégique comme la SNEL ?

Gérer une entreprise aus­si sensible et stratégique qu’est SNEL requiert de la méthode et de l’anticipation. Un exemple très récent est la réaction de la clientèle SNEL qui n’a pas caché sa satisfaction sur le service très apprécié lui rendu par SNEL lors de la récente Coupe du monde. Comment cela était-il rendu possible sans plani­fication ?

Y a-t-il mariage entre l’objet de la SNEL et la satisfaction de sa cli­entèle ?

Le plan directeur de SNEL vise, à terme, la fourniture de l’électricité à l’ensemble de la population RD-Congo­laise ainsi qu’à l’industrie. L’électricité pour tous, SNEL y travaille ardemment.

Quelles sont les con­traintes que vous éprou­vez sur le plan de la ges­tion ?

Les contraintes ? Il y en a toujours, la trésorerie de l’entreprise rendue précaire du fait du nantissement d’une bonne partie des re­cettes, le prix du Kilowat­theure non rémunérateur, le non paiement des factures d’électricité par une certaine tranche des consommteurs. La loi sur l’électricité pro­mulguée par le Chef de l’Etat apportera des remèdes cer­tains.

Quel est l’état de la pro­duction aujourd’hui ?

La production de la SNEL va en s’améliorant, car s’il y a peu en 2011 le parc de pro­duction ne disposait plus que des 13 machines en service, à ce jour ce parc dispose de plus de 30 unités reparties de la manière suivante :

- Inga 1 : 4 machines di­sponibles sur six (6)

-Inga 2 : 5 machines di­sponibles sur huit (8)

-Zongo : 2 machines di­sponibles sur cinq (5)

- Nseke : bientôt 4 machines disponibles sur quatre (4)

-Nzilo : bientôt 4 machines disponibles sur quatre (4)

-Mwadingusha : bientôt 4 machines disponibles sur six (6)

-Koni : bientôt 2 machines disponibles sur trois (3)

-Ruzizi 1 : 4 machines di­sponibles sur quatre (4)

-Tshopo : 2 machines di­sponibles sur trois (3)

-Bendera : 1 machine di­sponible sur deux (2)

D’où actuellement plus de 30 machines sont ou en train d’être disponibilisées.

A combien se chiffre le taux de la desserte en énergie électrique en RD-Congo ?

Le taux de desserte actuel en électricité en RD-Congo est de 9 % et nous comp­tons le passer à 12 % avant 2016.

Quels sont vos objectifs par rapport à la produc­tion ?

Nos Objectifs par rapport à la production est de di­sponibiliser un parc capa­ble de nous faire atteindre l’objectif de 12 % de des­serte en 2016 en mettant en service toutes les machines à l’arrêt et rendre effectifs tous les autres projets en cours. Quand à la commer­cialisation, notre désir le plus ardent est d’atteindre un taux de recouvrement de plus de 80 % d’ici 2015.

bienvenumadjulu