
Le ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a officialisé sa démission ce mercredi, après l'avoir annoncée au président Tshisekedi mardi dernier lors d'une rencontre à Kinshasa.
Dans sa lettre de démission dont une copie est parvenue à la Rédaction de 7SUR7.CD, il dénonce un complot politique, selon lui, conçu à Kigali et exécuté par des compatriotes, visant à freiner l'élan de réformes et de patriotisme dans son secteur.
"Malheureusement, au moment où, tel votre soldat, engagé dans des poursuites contre de hauts responsables de l'AFC/M23, je suis surpris par un coup de poignard dans le dos, à travers un complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de nos compatriotes, visant à freiner cet élan de réformes et de patriotisme. Ce complot ne vise pas ma personne, mais recherche à désorganiser la riposte gouvernementale face à l'agression rwandaise et à bloquer toutes les réformes internes en cours", lit-on dans sa lettre adressée au chef de l'État.
Constant Mutamba remercie le président Tshisekedi pour la confiance placée en sa personne, en le nommant ministre de la Justice et garde des sceaux. À ce poste, il affirme avoir engagé des réformes "courageuses" dans le secteur de la justice, qualifié de "malade".
Il cite notamment la redynamisation du Guichet unique de création d'entreprise, l'insaisissabilité des biens des entreprises du portefeuille de l'État, la création d'une Commission mixte chargée de veiller à la bonne exécution de la justice, ainsi que la mise en place d'un système de gestion informatisée et numérisée des procédures judiciaires au profit des juridictions de commerce.
En outre, Constant Mutamba évoque quelques autres actions "dissuasives" qu'il a posées, entre autres, contre les auteurs et complices de l'agression rwandaise, la tenue des audiences foraines dans le cadre de la lutte contre le banditisme urbain, l'initiation de la loi sur la création du Parquet financier et la bancarisation des frais du secteur de la justice.
Cette démission intervient après l'autorisation de poursuites contre le ministre de la Justice, accordée au procureur général près la Cour de cassation par l'Assemblée nationale dimanche dernier.
Le PG Firmin Mvonde avait demandé l'autorisation de poursuites auprès de la chambre basse du Parlement après avoir auditionné Constant Mutamba dans l'affaire relative à la construction de la prison de Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Le PG accuse le ministre de la Justice et garde des sceaux de détournement des fonds destinés à l'indemnisation des victimes de la guerre de 6 jours à Kisangani, en les allouant à la construction de cette prison. Il accuse également Constant Mutamba d'outrage aux corps constitués.
Prince Mayiro