48 heures après la plénière de tous les dangers du lundi 10 novembre, la vérité commence à se manifester dans des proportions insoupçonnées. Il se révèle, en effet, que le plus grand danger des deux motions de défiance tombées caduques ne provenait nullement de l’Opposition.
Bien au contraire, c’est au niveau de la MP que s’était ourdi un complot interne contre le gouvernement. Plusieurs députés de cette famille politique attendait ainsi le vote pour ou contre la motion de défiance en vue de mettre le gouvernement en difficulté, précipiter sa déchéance et accélérer l’avènement du gouvernement de cohésion nationale.
Pour raison de crédibilité, un gouvernement amputé coup sur coup de deux de ses membres pour des dossiers jugés scabreux, n’aurait eu aucune crédibilité au sein de l’opinion nationale. Surtout qu’en ce qui concerne le secteur des finances, le Premier ministre est concerné au premier chef. Comment accepter la mise en cause d’un simple ministre délégué sans sacrifier par la même occasion le vrai détenteur du portefeuille ?
Imparable
Fatigué d’attendre le gouvernement de cohésion nationale pour lequel beaucoup sont candidats, certains sociétaires véreux de la MP, mais aussi des acteurs de l’Opposition intéressés par la chose, ont décidé de créer une sorte de crise au niveau du gouvernement. Le tout dans le secret espoir de précipiter la chute du gouvernement Matata et ainsi, de provoquer l’accouchement par césarienne du gouvernement de cohésion nationale.
A voir l’ampleur de la conspiration, des sources affirment qu’en cas de vote pour ou contre les deux motions de déchéance, les deux ministres visés allaient immanquablement tomber. Le règlement intérieur de la chambre basse consacrant un vote à bulletin secret en pareille circonstance, la déroute était imparable.
Pas dans le dos
C’est pourquoi les stratèges de la grande famille kabiliste ont décidé de sortir la grosse artillerie. Et, ce n’est pas par hasard que le choix pour la grosse besogne, a été porté sur un dur à cuire.
Derrière la défénestration de l’Opposition, la Majorité déjouait en réalité un complot interne et plaçait son Autorité morale à l’abri de tous les assauts. Il ne fallait, pour rien au monde, que l’on place ce dernier devant un fait accompli, de nature à lui forcer la main dans la mise en place du gouvernement de cohésion nationale.
Par ce geste d’avant-hier, la Majorité a démontré que cette dernière question reste du domaine strictement réservé de son Autorité morale. Il n’appartient à personne de tenter d’influencer le processus à quelque degré que ce soit.
La tournure prise par les événements au Palais du peuple a rappelé aux comploteurs internes qu’il est difficile, voire impossible, de faire un enfant dans le dos de la Majorité présidentielle.
Preuve que la famille est sous total contrôle.
LP