Comme toutes les grandes capitales du monde, Kinshasa souffre de toutes les tares des villes modernes populeuses. Entre autres défis et problèmes majeurs auxquels Kinshasa doit faire face, il y a notamment la gestion des tonnes d’immondices produites chaque jour par près de dix millions des Kinois, dont la majeure partie est constituée par des flacons, pots, gobelets et sachets en polyéthylène ou plastique.
L’effet de mode a poussé les vendeurs à opter pour ces emballages réputés hygiéniques et très pratiques, et à abandonner malheureusement les emballages en bouteille en verre pour les boissons et le papier recyclable et biodégradable pour les vivres. Considérés comme des emballages sûrs, les sachets en plastique ont envahi tout le commerce, de produits alimentaires aux biens vestimentaires, en passant par les produits pharmaceutiques. Notamment, les pains, huiles de palme, braise, fufu, poissons, viandes et denrées de toutes sortes.
Malheureusement, au fil des années, à la suite de la forte demande, les sociétés de fabrication de plastique produisent ces emballages bon marché en quantité industrielle. Et faute de recyclage, ce produit jeté partout, hors des poubelles ou des dépotoirs publics, s’est révélé à Kinshasa t à travers le pays, extrêmement polluant pour l’environnement. Abandonné à mémé le sol, il dégrade la terre et empêche les eaux de pluie de filtrer, provocant par moment des inondations. Après la pluie, les caniveaux charrient ces flacons et sachets en plastique, empêchant les eaux de couler normalement.
Dans les villes qualifiées par les médias occidentaux comme les plus sales du monde, les achets en plastique et les bouteilles en polyéthylène tiennent la vedette. Les gouvernements sont dès lors confrontés au problème de salubrité qui requiert des moyens importants.
Comme il n’y a pas une éducation sur l’après-usage de ces emballages et une culture du respect des espaces de leurs, une fois vidés de leurs contenus, les sachets et bouteilles en plastiques sont jetés sur la voie publique. Et à la faveur des pluies diluviennes, des tonnes de ces emballages finissent généralement leur cycle de vie soit dans la rue, en train de voler au premier coup de vent, soit dans les rigoles et carrément charriés dans les lits de nombreuses rivières de la ville où ces, bouteilles constituent de barrages impressionnants.
Le spectacle dépasse tout entendement à la fin de chaque intempérie. Lorsqu’il pleut, c’est la catastrophe. Kinshasa connait des inondations à plusieurs endroits, car les eaux ne savent plus couler normalement ni vers les avaloirs, ni vers les rivières. Conséquence, c’est la chaussée qui paye le prix de ces eaux qui finissent par la dégrader. Les utilisateurs de ces emballages déplorent les dégâts, mais ne prennent pas conscience, du tort qu’ils causent à l’environnement. Pire, à certains endroits, faute de couler, les eaux stagnent, constituant des nids de moustiques et toutes sortes de bactéries nuisibles à la santé humaine.
Outre les caniveaux, les cours d’eaux de la capitale, les principaux arrêts de taxis et de bus et parkings de la ville sont devenus de véritables décharges à ciel ouvert. A l’Upn, au Rond- point Ngaba, Grand marché, marché Bayaka, Kingasani, le sol est tapissé de sachets et flacons en plastique usagés. A la moindre pluie, la boue envahit les trottoirs et les petits marchés en terre, impossible de circuler. Dommage. C’est à se demander comment sont appliqués les arrêtés ministériels et édits provinciaux interdisant la production et la commercialisation des emballages en sachets.
Sans raison, ces décisions sont toutes restées lettres mortes. Et pourtant, pendant ce temps d’atermoiement, l’Etat sénégalais vient d’emboiter le pas au Rwanda en prenant la courageuse décision d’interdire les emballages en sachets non biodégradables qui prennent 150 ans avant de se détruire. Qu’attend alors la RDC, considérée comme le deuxième poumon du monde pour emboiter le pas à ces deux pays frères qui ont compris à temps que les emballages en polyéthylène compromettent le développement de tout pays ? Wait and see.
Par VAN