Le député de l’Opposition, Delly Sessanga, a accusé lundi 12 janvier 2015 à Kinshasa (RD Congo) les députés nationaux de la Majorité d’opérer « un coup de force » sous prétexte de réviser la loi électorale, en marge d’une séance plénière que des groupes parlementaires de l’opposition ont boycottée sans interruptions avec des coups de sifflet.
« Les députés de la Majorité sont en train de faire un coup de force sous prétexte de modifier la loi électorale (de 2011), destinée à modifier la Constitution », a-t-il indiqué devant la presse au sortir de la Chambre basse.
La réforme électorale, déposée par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur Evariste Boshab, « c’est une loi qui prépare des objectifs personnels pour le glissement du mandat du président de la République », a précisé le député Sessanga. Il a souligné que « le vote de ce projet de loi va approfondir la crise électorale de 2011 ».
« Le Majorité a voulu faire le glissement électoral pour prolonger le mandat de Joseph Kabila. Ce projet de loi a porté les germes de Burkina Faso » a noté le député Alexis Lenga, qui a critiqué le comportement des députés de la Majorité.
Il a demandé à la population de se mettre débout « pour barrer la route au glissement du calendrier électoral ».
« Personne ne peut faire plus de 10 ans à la magistrature suprême. Ccette majorité présidentielle a concocté avec le pouvoir de Kabila qui introduit le recensement de la population devant durer quatre ans. Nous sommes sortis de la salle pour placer la population congolaise devant ses responsabilités », a dit le député Bamporiki.
« On a transformé le Palais du peuple en camp militaire pour empêcher le peuple de suivre le débat. La réussite de la démocratie tient compte du respect des mandats et de la Constitution », a fait remarquer le député Samy Badibanga.
« Si l’on ne fait pas attention, la République démocratique du Congo (RDC) entre dans l’esclavagisme », a prévenu le député José Makila, qui a critiqué Joseph Kabila qui « n’aime pas les Kinois sur qui ont tiré les forces de l’ordre public ».
José Makila est convaincu que « Kabila veut se cramponner au pouvoir pendant 30 ans, pour dire que le recensement n’est pas actualisé ».
Les députés de l’opposition ont dénoncé le dérapage enregistré de la part des forces de l’ordre qui ont tiré les manifestants ayant fait une dizaine des blessés à Kinshasa, selon les opposants congolais.