Retombées de la décision de la chambre préliminaire II de la CPI

Mercredi 22 octobre 2014 - 14:36

La presse de ce jour se penche essentiellement sur deux sujets à savoir la décision par le juge Tarfusser de la CPI d’accorder la liberté provisoire à quatre ressortissants congolais détenus à la CPI dans l’affaire Bemba, Kilolo et consorts ainsi que sur les prix internationaux décernés au Dr Denis Mukwege lequel en a profité pour s’inviter à son tour dans le débat sur la révision constitutionnelle.

Retombées de la décision de la chambre préliminaire II de la CPI

« La CPI accorde la liberté provisoire à quatre Congolais » titre L’Avenir qui renseigne que le 21 octobre, le juge Cuno Tarfusser, juge unique de la chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale (CPI), a ré-examiné de sa propre initiative la détention des suspects dans l’affaire Le Procureur contre Bemba, Kilolo et al. et a ordonné la mise en liberté provisoire de Fidèle Balala, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Magenda Kabongo et Narcisse Arido. Le communiqué de presse rendu public à cet effet renseigne que la chambre a conclu que, « étant donné que le caractère raisonnable de la durée de la détention devait être évalué au regard, entre autres, des peines statutaires applicables aux atteintes en cause dans la présente procédure, la libération était nécessaire pour éviter que la durée de la détention provisoire devienne disproportionnée ». Dans cette affaire, en cas de condamnation, la Cour peut imposer une peine d’emprisonnement ne pouvant pas excéder cinq années, ou une amende, ou les deux.

Forum des As renseigne que Fidèle Balala [membre du Parlement congolais, secrétaire général adjoint du Mouvement de Libération du Congo], Aimé Kilolo Musamba [conseil principal de Jean-Pierre Bemba], Jean-Jacques Magenda Kabongo [membre de l’équipe de la défense de J.-P. Bemba, chargé de la gestion des dossiers de l’affaire] et Narcisse Arido « seront libérés respectivement en Belgique, en RDC, au Royaume-Uni et en France. Ils devront toutefois comparaître devant la Cour si elle le demande ». La décision de la Chambre préliminaire II sera mise en oeuvre dès que le greffe de la CPI aura accompli les mesures nécessaires. Le bureau du Procureur, ajoute le même communiqué de la CPI, a également le droit d’interjeter appel contre cette décision et demander un effet suspensif pour cet appel.

Dans l’affaire qui oppose le Procureur à Jean-Pierre Bemba et consorts pour subordination de témoins, la chambre préliminaire II de la CPI vient d’accorder la liberté provisoire à quatre Congolais, rapporte Le Potentiel. « Le député national de la RDC, Fidèle Babala, se présentera désormais devant les juges de la CPI en prévenu libre ».

« Fidèle Babala, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda et Narcisse Arido commençaient à devenir encombrants dans les cellules de la CPI. La durée de la détention provisoire était devenue disproportionnée », affirme La Prospérité. Le juge unique Cuno Tarfusser a pris la décision de leur accorder la liberté provisoire. Quant à Jean-Pierre Bemba, il reste en détention pour affronter, en novembre prochain, le dernier témoin à charge dans l’affaire de crimes présumés commis par ses hommes en Centrafrique.

« Qui l’eût cru quand La Prospérité, au début du mois d’octobre, se faisait l’écho de la libération prochaine de Fidèle Babala. L’affirmation n’était pas en l’air ». Elle était le résultat d’un travail fouillé, après multiplicité et croisement des sources bien introduites dans les milieux de la justice internationale. Fidèle Babala Wandu est redevenu provisoirement libre.

« Libéré, où va-t-il vivre ? », se demande La Prospérité. A Kinshasa, les militants du MLC et les proches de Fidèle Babala s’organisent déjà pour son accueil. Sans savoir s’il sera autorisé à regagner le pays. C’est Babala, lui-même, qui avait choisi la RDC comme pays d’accueil. Les autres, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda et Narcisse Arido, ayant préféré vivre en Europe. La Belgique, la France et le Royaume-Uni ont donné leur accord. Pourquoi, alors, Fidèle Babala tient-il à rentrer à Kinshasa ? « C’est à Kinshasa qu’il a son domicile principal, sa femme et ses enfants. A l’Assemblée nationale où Fidèle Babala conserve encore son siège de député élu de la Tshangu, ses collègues l’attendent de pied ferme. Il veut rentrer et continuer à défendre les intérêts de ses électeurs, confie-t-on. Il y a surtout, le MLC qu’il faut organiser et placer en ordre de bataille face aux locales dont les échéances s’approchent », informe La Prospérité. Même en détention, Babala garde ses fonctions de secrétaire général adjoint du MLC. « Privé de ses principaux cadres, le MLC accuse des coups. Le contraire étonnerait, pour un parti si résistant contre les assauts internes et externes à ses idéaux », poursuit le quotidien.

En outre, une fois au pays, Babala est censé reprendre ses activités à l’hémicycle. Personne ne peut lui contester ce droit. L’éditorialiste de La Prospérité pour sa part écrit : « Bien plus, son engagement pour la cause de son parti se renforcerait au regard du soutien qu’il a reçu. Du côté négatif, c’est que quelques cadres de la majorité présidentielle vont se frotter le visage, pour leurs déclarations malencontreuses vis-à-vis de ce cadre de l’opposition. Bien plus, l’embarras sera aussi grand, si pas énorme, pour tous ceux qui l’ont méprisé ou ceux qui seraient amenés à agir selon les instructions de la CPI. Pour l’heure, le mot qui revient sur toutes les bouches, c’est que Fidèle Babala est relaxé ».

Quand le Dr Denis Mukwege s’en mêle

“Le Dr Mukwege s’incrit dans la logique de l’alternance en RDC”, titre la Référence Plus. Le journal rapporte que “pour le réparateur des femmes violées, un nouveau changement constitutionnel avant les élections risque de mettre en péril la cohésion nationale”. Le Dr Mukwege estime que le peuple a droit au changemenet tant attemdndu pour enfin entamer un réelle alternance démocraique au coeur de l’Afrique. “Un nouveau changement avant les élections, ajoute-t-il, risque de mettre en péril la cohésion nationale”.

De son côté, Le Potentiel rapporte que de 2008 à ce jour, il a accumulé distinctions et prix dont les derniers en date sont intervenus au cours du seul mois d’octobre. Le 21 octobre, Denis Mukwege est récipiendaire du prix Sakharov 2014. Une semaine auparavant, soit le 16 octobre, l’hôpital Saint Pierre de Bruxelles, en partenanriat avec l’ONG Médecins du monde, lui a décerné le prix de la Solidarité. Il a

voulu donner un sens à ce prix : “Par ce prix, vous dites au monde que tant qu’il y aura la barbarie humaine quelque part, il y aura aussi des hommes de bonne volonté qui s’élèveront pour la combattre. Même si les hommes tardent à s’élever, ils finiront par le faire, car la survie de l’homme passe par sa solidarité avec son semblable”, a-t-il affirmé. Malgré cette distinction, Denis Mukwege ne s’est pas départi du débat qui a pris en otage l’opinion congolaise depuis plusieurs mois. Même l’opinion internationale intéressée par la RDC s’en préoccupe sans ambages. L’heureux lauréat a profité de la tribune que lui a offert le centre hospitalier universitaire belge pour lancer à brûle-pourpoint à la communauté congolaise présente : “Ne touchez pas à notre constitution !”

 

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