Rentrée parlementaire aujourd’hui : Nouvelle session, Espoir et dangers !

Lundi 16 mars 2015 - 08:32

*Les Députés et Sénateurs reprennent ce lundi 16 mars 2015, le chemin du Palais du Peuple où s’ouvre, dans la journée, la session ordinaire de mars. En principe, les deux chambres délibérantes devraient consacrer les trois prochains mois à vider les contraintes soulevées par la CENI dans l’exécution du calendrier électoral publié,  le 12 février dernier.Sur les 23 contraintes externes, l’on attend du Parlement qu’il en évacue trois.

Entre autres, l’examen et adoption de la loi portant répartition des sièges pour les élections municipales et locales, au plus tard,  le 20 avril 2015, pour que les élections provinciales, municipales et locales directes se tiennent,  le 25 octobre 2015 ; la loi sur la répartition des sièges à la députation nationale ainsi que la révision de la loi portant identification et enrôlement des électeurs pour identifier et enrôler les Congolais de l’étranger.

Levée des boucliers

Seulement voilà, les matières ayant fait l’objet de la session extraordinaire en décembre 2014 et janvier 2015 sont encore d’actualité. L’adoption et la publication de la loi électorale, par exemple, n’ont pas réussi à détendre, pour longtemps, l’atmosphère politique en RDC. Le calendrier électoral, qui en est le produit, suscite d’intenses discussions dans la rue et dans les Institutions. On assiste à une sorte de levée des boucliers.

Deux ou trois camps font valoir des points de vue divergents. L’Opposition politique a élaboré une proposition de calendrier électoral dont une copie a été déposée, officiellement, à la CENI. Les opposants préfèrent que les élections locales soient postposées. La présidentielle ainsi que les législatives nationales et provinciales constituent, selon l’Opposition, la priorité des priorités. Mais, le Gouvernement n’en entend pas de cette oreille. La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur s’est attaqué à deux contraintes sur les 16 placées sous sa responsabilité. Le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab, a mis à la disposition de la CENI,  la liste d’Entités Décentralisées (villes, communes, secteurs/chefferies) et déconcentrées (groupements).

Gros du problème

En milieu de semaine, Boshab a convoqué, dans son cabinet de travail, la direction de la CENI pour la remise de la liste actualisée des partis et regroupements politiques agréés. Le gros de préalables à vider par le Gouvernement reste à faire.  Pendant ce temps, la CENI multiplie des signaux dans le but de démontrer l’irréversibilité du processus électoral tel que programmé dans le calendrier électoral. A l’occasion, André Mpungwe, Vice-Président de la CENI, a lancé un appel aux acteurs politiques pour qu’ils se préparent effectivement aux élections locales et provinciales, au risque d’être écartés de la gestion démocratique de la chose publique.

Responsabilités partagées

Parallèlement, il y a des voix qui s’élèvent pour demander au Parlement d’évaluer l’applicabilité du calendrier de la CENI. L’argument développé consiste à affirmer que la CENI, bien qu’indépendante, est l’émanation de l’Assemblée Nationale qui représente le peuple. En 2011, les Députés avaient réaménagé le calendrier Ngoy Mulunda. Les élections provinciales, sénatoriales, les élections des Gouverneurs et Vice -Gouverneurs, les élections locales avaient été reportées sine die.  Aujourd’hui, les mêmes prérogatives d’alors,  peuvent, mutatis mutandis, permettre au Parlement de rectifier le tir, en cas d’une telle option, après un débat serein. L’Assemblée Nationale et le Sénat ont, dans ce contexte-là, des responsabilités partagées.

Le Député Christophe Lutundula suggère que le découpage territorial et l’installation de nouvelles provinces, qui exigent deux ou trois dizaines de milliards de dollars, soient inscrits dans la durée.

Que fait l’Onu ?

En outre, la session parlementaire de mars 2015 s’ouvre alors que le Conseil de Sécurité de l’ONU examine une nouvelle Résolution sur le mandat de la Monusco.  La Résolution attendue devrait permettre aux analystes politiques d’en savoir un peu plus sur l’orientation de l’ONU. Déjà, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, avait conseillé l’organisation des élections impératives et invité les acteurs politiques au dialogue.

Contre-attaque de l’Udps

L’UDPS, qui croit au dialogue, a dépêché Félix Tshisekedi, Secrétaire National aux Relations Extérieures, pour  rencontrer, le   vendredi 13 mars, le Chargé de Mission Adjoint de l’Ambassade de Grande Bretagne. Le samedi 14 mars, Félix Tshisekedi s’est entretenu avec M.  Koen Vervaeke, Envoyé Spécial de l’Union Européenne pour la région des Grands Lacs. Il a également échangé avec l’Ambassadeur de l’Union Européenne en RDC. Pour l’UDPS, ces activités sont à inscrire dans le cadre d’une offensive diplomatique dont le but serait  d’expliquer le bien-fondé de la feuille de route d’Etienne Tshisekedi sur la sortie de crise politique en RDC.  Les parlementaires seront-ils à la hauteur de ce qui les attend ?

La Pros.

 

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