New York accueille depuis le mardi 23 septembre un sommet mondial sur le climat. Cette grande messe réunit plus de cent chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que plusieurs dirigeants de multinationales, des chefs religieux et de nombreuses ONG qui vont faire entendre leurs voix sur le réchauffement climatique dont les répercussions sont désastreuses sur la planète terre.
Au regard de la menace que font peser les émissions liées à une industrialisation forcenée à la déforestation et à la dégradation des forêts sur les écosystèmes, la communauté internationale réunie à New York est appelée à récompenser la RDC pour les énormes efforts consentis par ce pays pour préserver ses forêts qui constituent 60 % des forêts du bassin du Congo, deuxième bassin forestier mondial après l’Amazonie. Pour ce, la mise en œuvre du mécanisme dit » Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts » (REDD+) en RDC représente un enjeu crucial pour la cohérence et l’atténuation efficace des émissions dues au déboisement.
La RDC dispose d’une superficie d’environ 155,5 millions d’hectares de forêts non encore exploitées. Au moment où les études sur le climat sont inquiétantes, tous les pays qui préservent leurs forêts doivent être soutenus dans leurs efforts. Il doit en être le cas pour la RDC. Avec un budget total annuel qui atteint à peine 7 milliards de dollars américains, ce pays ne peut que compter sur des opportunités telles que celles qu’offre le REDD+ pour élargir les sources de ses recettes.
Etant donné que les enjeux financiers internationaux sur cette question sont énormes en principe le financement estimé pour le REDD+ est de 30 milliards $ pour soutenir les pays tropicaux dans leurs efforts de lutte contre la déforestation, la RDC est à inscrire parmi les grands bénéficiaires du mécanisme REDD+. En a-t-il été le cas à New York ? Quelle place a-t-on réservée à la RDC ?
En tout état de cause, la RDC ne doit pas croiser les bras et dormir sur ses lauriers et attendre la manne de la communauté internationale pour préserver sa forêt. Encore qu’il faut savoir que l’aide » humanitaire » ou l’aide » projet » comme aime bien le dire les spécialistes, n’a jamais propulsé un pays vers son développement. Ainsi l’Etat congolais doit-il mettre en place sur la plan interne une stratégie pour éviter la » désertification » de son espace. Pour ce, la politique de reboisement doit être relancée et renforcée.
Concrètement, il s’agit d’élaborer un arsenal de textes pour réglementer l’exploitation forestière dans le pays, dans lequel il serait fait obligation aux exploitants forestiers et aux opérateurs du secteur de s’engager dans la lutte contre la déforestation. Des mécanismes de compensation seront déterminés à cet effet. Par exemple : planter un arbre pour chaque arbre abattu, payer une taxe qu’on pourrait nommer taxe d’environnement,…
C’est à partir du degré de son implication dans la préservation de ses forêts que la RDC doit attendre une bonne récompense de la communauté internationale, à travers le mécanisme de REDD+ qui a décidé de rémunérer les pays tropicaux qui réduisent leur taux de déforestation sur une période donnée. Il est dit que les pays qui réduiraient leur taux de déboisement seraient rémunérés avec des crédits de carbone. Pour que ce mécanisme puisse fonctionner, et servir à la RDC, il faut qu’elle détermine un scénario de référence correspondant à un niveau de déforestation tendanciel afin de constater à l’issue de la période d’engagement si le bilan est positif ou négatif, en termes d’équivalent en carbone.
Voilà par exemple un débat intéressant qui devrait figurer à l’ordre du jour de la session de septembre à l’Assemblée nationale en lieu et place des questions qui n’ont pas un impact direct sur la vie des Congolais. Nos honorables députés sont-ils suffisamment informés sur des sujets aussi pertinents ?
Rombaut Ot.