Cela fait plus de deux mois que l'opposant congolais Etienne Tshisekedi est en convalescence à Bruxelles. Sa famille assure qu'il va bien, mais son absence prolongée de la scène politique alimente les spéculations et a déclenché une véritable bataille pour sa succession à l'intérieur de son parti, l'UDPS. Un parti tiraillé entre les pros et les anti-Félix Tshisekedi, le fils de l'opposant, accusé par certains de profiter de la situation pour écarter de potentiels concurrents.
La bataille n'est pas officiellement déclarée, mais « elle est acharnée », assure un cadre de l'UDPS. Parmi les principaux protagonistes, Felix Tshisekedi, accusé par détracteurs de « séquestrer » son père à Bruxelles, et de profiter de sa maladie pour mieux capter son héritage. En témoigne selon eux cette tournée dans l'intérieur du pays qu'il effectue depuis plusieurs semaines. Une tournée aux allures de « pré campagne électorale », estiment certains.
« L'UDPS a besoin d'être redynamisé », rétorque Félix Tshisekedi. Lui assure ne pas chercher à se positionner comme le dauphin, mais se dit prêt à « servir les intérêts de son parti en cas de besoin ». Reste que ces derniers mois, plusieurs concurrents potentiels ont été écartés. Albert Moleka, ex-directeur de cabinet d'Etienne Tshisekedi. Et également Claude Kiringa, le représentant de l'UDPS au Canada, accusé par Félix Tshisekedi d'avoir fait fuiter un rapport interne dans la presse. Un rapport qui préconisait justement l'organisation d'un congrès anticipé au sein du parti pour préparer la succession.
Claude Kiringa conteste son éviction et accuse Félix d'usurper les pouvoirs de son père. « Personne ne peut usurper les pouvoirs du président », s'insurge Claude Kiringa. Plusieurs représentants de l'UDPS à l'étranger ont prévu de se réunir dans les semaines qui viennent pour organiser leur riposte. « Quand on va en guerre, il faut bien mesurer ses forces », prévient l'un d'entre eux.