En RDC, le procès des assassins présumés du colonel Mamadou Ndala s’ouvre ce mercredi 1er octobre à Beni, dans le nord-est du pays. Le héros de libération de la ville de Goma et de l’offensive contre la rébellion du M23 a été le 2 janvier dernier par un tir de roquette dont on ne connait toujours pas les commanditaires. Neuf mois après sa mort, ce procès est censé lever le voile sur ces interrogations.
Une vingtaine de prévenus sont attendus à la barre. Parmi eux, quatre officiers supérieurs de l’armée congolaise, deux ex-gardes du corps du colonel défunt et huit civils. La première étape de ce procès sera l’identification des prévenus et des assaillants présumés.
Car depuis la mort du colonel Mamadou Ndala, les questions sont extrêmement nombreuses, l’armée ayant choisi de ne pas communiquer sur l’avancée de l’enquête. À ce jour, deux pistes sont évoquées. La première est celle d’un assassinat commandité par les rebelles des ADF-Nalu, alors que le colonel était sur le point de lancer une offensive contre eux. Une hypothèse que la société civile et certains témoins rejettent. La route empruntée par le colonel ce jour-là était, selon eux, sous le contrôle total des FARDC.
Autre piste envisagée, celle d’un règlement de compte au sein même de l’armée congolaise. Le colonel Mamadou Ndala n’y avait pas que des amis. Charismatique, surmédiatisé, ce jeune officier dérangeait. Certains n’auraient pas apprécié de voir cet homme envoyé par Kinshasa potentiellement mettre son nez dans les affaires de l’armée à Beni. La veille de sa mort, il aurait lui-même dit craindre des trahisons au sein de ses troupes.
C’est donc un procès capital qui s’ouvre ce mercredi. Un véritable test pour voir si les forces armées congolaises iront jusqu’au bout de la transparence pour rendre justice. La société civile du Nord-Kivu dit dans un communiqué espérer « que la population ne va pas assister à une parodie de justice ou à un simulacre de procès » et appelle les habitants de Beni à assister aux audiences. La LUCHA, une organisation de jeunes, se réjouit quant à elle de la tenue du procès, mais souhaite également que ce soit « un véritable moment de vérité et de justice, et non pas une simple formalité ».