Des actions militaires seront menées contre les rebelles ougandais accusés de massacres dans l'est de la République démocratique du Congo, a promis jeudi le chef de la Mission de l'ONU sur place, Martin Kobler.
"Je vous promets des actions. Ce sont les actions qui comptent. Il faut vraiment combattre les ADF conjointement. On a eu des massacres à Oicha, Eringeti et ailleurs. Ca doit se terminer, on est décidés à le faire", a souligné M. Kobler, sans préciser les dates de ces futures opérations.
Le chef de la mission onusienne (Monusco) s'exprimait lors d'une visite du territoire de Beni avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit. Environ 80 personnes ont été assassinées en moins de quinze jours dans la région par de présumés rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).
M. Djinnit a demandé à la population locale de "continuer à soutenir les opérations menées par les FARDC (l'armée congolaise) et la Monusco".
"Les autorités de la Monusco sont venues nous exprimer leur compassion (...). Ils (nous) ont assuré qu'ils sont venus pour passer à l' action aux côtés des FARDC pour pacifier la région", a déclaré le maire de Beni, Nyonyi Bwanakawa.
Le déplacement de MM. Kobler et Djinnit intervient au lendemain de violentes manifestations contre la Monusco, au cours desquelles les manifestants demandaient le départ des Casques bleus.
A Mbau, à 25 kilomètres au nord de Beni, deux personnes ont été tuées mardi soir quand des jeunes ont pris à partie une patrouille mixte FARDC-Monusco, selon la fédération d'associations Société civile du Nord-Kivu. La Monusco n'a pas confirmé le bilan mais a souligné qu'une enquête avait été ouverte.
Opposée au régime du président ougandais Yoweri Museveni, l'ADF est présente depuis 1995 dans l'Est congolais, où de nombreux groupes armés sévissent depuis 20 ans. En janvier, l'armée et la Monusco ont lancé des attaques qui l'ont affaiblie mais les rebelles ont repris l'initiative depuis quelques mois.
M. Djinnit a été nommé mi-juillet pour veiller à l'application d'un accord régional pour la paix, la sécurité et la coopération signé en 2013 par 11 pays africains pour tenter de mettre un terme aux conflits qui déchirent l'est de la RDC.
Les récents massacres, d'une "rare violence", "nous confortent dans notre détermination à oeuvrer avec les pays de la région" pour appliquer l'accord et à consolider la paix "à travers la neutralisation de toutes les forces négatives", a-t-il souligné dans un communiqué publié jeudi soir, au terme de sa première visite au Nord-Kivu.