« La livraison de l'assistance humanitaire dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est devenue très difficile ces dernières semaines en raison d'une série d'enlèvements et de l'insécurité croissante qui y règne », a déclaré vendredi 22 janvier 2016 le chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans ce pays, Rein Paulsen.
Le 15 décembre 2015, un convoi de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a été dévalisé et deux employés enlevés. Le 20 janvier 2016, MSF a annoncé la fermeture de son programme médical à Mweso, dans le territoire de Masisi. Ce programme fournissait une assistance médicale à près de 200.000 patients, a précisé OCHA dans un communiqué de presse.
Selon l'ONU, la situation sécuritaire se détériore depuis des mois au Nord-Kivu. Dans les territoires de Beni, Lubero, Masisi, Rutshuru et Walikale, les enlèvements de travailleurs humanitaires et de civils et les attaques contre des convois ont augmenté, forçant souvent les organisations humanitaires à retarder l'acheminement de l'aide ou à suspendre ces opérations.
OCHA appelle les autorités congolaises à améliorer la situation sécuritaire
Des milliers de civils paient un lourd tribut à la violence. Depuis octobre 2014, Beni et ses environs ont été frappés par une série de meurtres et de violations des droits de l'homme. Dans le sud de Lubero, la semaine dernière, des affrontements armés ont éclaté dans le village de Miriki, faisant 18 morts. Plus de 70.000 personnes ont été déplacées dans le sud de Lubero depuis la mi-novembre 2015.
« Quand des organisations humanitaires chevronnées comme MSF décident de quitter une zone pour des raisons de sécurité, cela signifie que la situation est très préoccupante », a déclaré M. Paulsen.
Face à ce climat instable et dangereux, OCHA appelle toutes les autorités congolaises et tous les acteurs concernés à améliorer la situation sécuritaire pour permettre aux organisations humanitaires de travailler et de sauver des vies, et aux civils de vivre en sécurité.
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