La Commission d’intégrité et médiation électorales (CIME) a appelé samedi 24 janvier 2015 à Kinshasa toutes les parties prenantes au processus électoral en RD Congo à « assumer leurs responsabilités et à rechercher la paix ».
« Si nous voulons que d’abondantes bénédictions du Seigneur descendent sur notre pays, nous devons être des artisans de paix : + Heureux soient ceux qui procurent la paix + (Matthieu 5, 9 ; Coran 49 versets 9-10). Cependant, + Les élections ne seront apaisées qu’avec les esprits apaisés et les cœurs en paix. Elles seront agitées si les esprits sont surchauffés et les cœurs troublés + », a-elle expliqué dans un message consécutif aux soulèvements populaires sanglants survenus au pays du lundi 19 au mercredi 21 janvier à la suite du vote de la loi électorale controversée à l’Assemblée nationale.
Ce message de paix lancé depuis le siège de la CIME dans la commune de Ngaliema est intervenu à l’occasion de la cérémonie de remise des brevets aux points focaux de cette plateforme interconfessionnelle qui ont suivi une formation d’appropriation de leur structure à la Maison des Elections du 19 au 20 janvier 2015.
« Pour nous en République Démocratique du Congo, cette année est une année électorale au niveau local et provincial. Force est donc d’espérer une émergence de la culture démocratique, notamment par la continuation du processus électoral avec la tenue dans la paix des élections municipales, urbaines, locales et les provinciales » a indiqué le Révérend Pasteur Elebe Kapalay Delphin, président de la CIME.
« Ces élections que nous voulons libres, équitables, transparentes et empreintes d’intégrité, méritent que chacun de nous (Acteurs politiques de la Majorités au pouvoir autant que de l’Opposition, ceux de la Société civile, Membres du Parlement, de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Responsables des Confessions Religieuses autant que tous les Citoyens congolais, chacun selon ses responsabilités dans le processus) y apportions tous les soins en vue d’un aboutissement heureux pour un développement durable et intégral de notre pays », a-t-il souligné.
« Veiller à ne plus tomber dans l’insécurité et le chaos »
Dan l’entendement de la CIME, « l’exclusion des autres, le Seigneur nous en demandera des comptes : +qu’as-tu fait de ton frère+ (Genèse 4, 9-10) ».
« Quelles que soient nos différences d’ethnies, de langues, d’opinions, de religieux, … nous sommes tous frères et sœurs. Nous n’avons que le Congo comme terre et devons prendre garde à ne pas occasionner des conflits inutiles avant, pendant et même après les scrutins en vue. Et, surtout, à ne pas ignorer ni écarter les autres de la gestion de la Chose publique, en raison de leur appartenance ethnique, politique ou religieuses, encore moins à cause de leur minorité ou handicap », insiste-t-elle.
Ainsi, soutient-elle, « unis par le destin et par l’histoire autour de nobles idéaux de liberté, de fraternité, de solidarité, de justice, de paix et de travail » (préambule de la Constitution de la RD Congo, 2006), enrichissons-nous de nos différences dans l’unité qui fait la grandeur et la force d’une Nation ».
Par ailleurs, les chefs des confessions religieuses, « profondément affligés à la suite de la situation déplorable qui a prévalu à Kinshasa et dans certaines villes de la RDC » ont, au terme d’une réunion tenue le même samedi 24 janvier 2015 au siège de l’Eglise du Christ au Congo, dans la commune de la Gombe, rappelé « le devoir dévolu à tous, celui de veiller à ce qu’on ne retombe plus dans l’insécurité et le chaos et que la paix sociale et les vies humaines soient impérativement sauvegardées ».
Ils ont préconisé que « tout conflit, tout différend et toute crise soient résolus par voie de dialogue, dans le respect des lois et des règlements du pays ».