La Police nationale congolaise (PNC) «a sommairement tué au moins 51 jeunes hommes et garçons et soumis 33 autres à des disparitions forcées au cours d’une campagne anti-criminalité…», accuse Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié mardi 18 novembre. L’ONG exige la «suspension immédiate » du général célestin Kanyama, commissaire provincial de la police ville de Kinshasa, dans l’attente d’une enquête sur l’opération «Likofi» menée contre le gangstérisme urbain à Kinshasa de novembre 2013 à février 2014.
«Opération Likofi: Meurtres et disparitions forcées aux mains de la police de Kinshasa», c’est le titre du rapport de 63 pages dans lequel HRW décrit comment, selon elle, des policiers en cagoule avaient exécuté sommairement 51 présumés gangsters appelés communément «Kuluna».
Dans ce rapport, l’ONG des droits de l’homme affirme que les policiers avaient ouvert le feu et tué des jeunes gens non armés devant leurs maisons, dans les marchés et dans des terrains proches des espaces isolés de la ville.
Selon Human Rights Watch, de nombreux autres jeunes ont été emmenés vers des destinations inconnues; sans que les policiers présentent un mandat d’arrêt.
Anneke Van Woudenberg de Human Rights Watch exige que le responsable de cette opération soit sanctionné:
«Ce n’est pas vraiment une bonne chose d’utiliser des crimes pour combattre d’autres crimes. On a trouvé que les policiers ont lancé une campagne brutale. Maintenant, le plus important, c’est la suspension immédiate du général Célestin Kanyama.»
Une requête que la RDC n’est pas prête à exécutée, selon Lambert Mende le porte-parole du gouvernement congolais:
«La décision de suspendre un officier, nous ne la partageons pas avec Human Rights Watch. Ils [enquêteurs de HRW] doivent nous donner les éléments, nous enquêtons. Si l’enquête arrive à conclure qu’il y a eu un comportement répréhensible dans le chef de tel ou tel autre membre de notre personnel, il nous appartient, à nous, de le sanctionner.»
Human Rights Watch confirme que des membres de famille de 25 victimes ont demandé justice le 13 novembre, dans une lettre adressée au Procureur général de la République.