Deux délégations gouvernementale et parlementaire séjournent à Beni-ville depuis dimanche 19 octobre, à la suite de la résurgence d’assassinats des civils dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). Selon la société civile locale, plus de quatre-vingt personnes ont été tuées en un mois par des présumés rebelles ougandais des ADF. Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, qui dirige la mission gouvernementale, appelle la population locale à collaborer avec les autorités pour mettre un terme à ces drames.
Les deux délégations de Kinshasa sont arrivées à Beni, alors que la population locale est encore sous le choc du regain d’assassinats des civils par des hommes armés identifiés comme des rebelles ougandais des ADF. La société civile parle d’environ 84 civils tués dans l’intervalle d’un mois.
Le ministre de l’Intérieur sollicite la collaboration de la population locale pour mette fin à cette situation:
«Rassurez-vous que le chef de l’Etat ne peut pas nous envoyer pour rire. La population du Grand Nord, comme celle de tout le Nord-Kivu, a beaucoup souffert avec les guerres. Nous devrions collaborer avec la population pour mettre fin à cette situation. C’est un processus ! Nous n’avons pas une solution miracle, mais il faut que çà s’arrête. Et cela se fera avec l’apport de la population.»
Une délégation du Parlement est également arrivée à Beni ce même dimanche pour la même raison. Conduite par la questeur de l’Assemblée nationale, Elysée Minembwe, cette délégation est composée d’une dizaine des députés nationaux dont des élus des territoires de Beni et Lubero.
Une nouvelle incursion dans la nuit de vendredi 17 octobre des présumés rebelles ougandais des ADF dans la localité d’Eringeti a fait vingt-quatre morts. Les victimes ont été tuées notamment à la machette ou à la hache, selon la société civile.
Cette attaque est intervenue quelques heures après l’inhumation de vingt-sept personnes tuées mercredi dans le même territoire de Beni. Au moment de la cérémonie funéraire, le maire de Beni avait annoncé la découverte des trois nouveaux corps des victimes dans la localité de Kaduwu.