Au moins trois jeunes, dont le président des jeunes de l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition en République démocratique du Congo, ont été arrêtés lundi à Kinshasa lors d'une manifestation, a-t-on appris auprès de ce parti.
L'UNC avait annoncé un sit-in lundi matin devant la Mission de l'ONU (Monusco) pour demander l'ouverture du dialogue national recommandé dans l'Accord d'Addis-Abeba, signé en février 2013 par la RDC, ainsi que dix autres pays africains, pour mettre fin à l'instabilité chronique dans l'est congolais, veille de deux décennies.
La police a procédé à l'"arrestation du président des jeunes de l'UNC Tracien Boma (à la) place de la gare", dans le nord de Kinshasa, indique sur son compte Tweeter Lydie Omanga, porte-parole de Vital Kamerhe, chef de l'UNC. Il a été arrêté "avec d'autres militants", a-t-elle ajouté.
Un important dispositif policier a été déployé dans la zone pour dissuader les rassemblements.
"La police interpelle tout le monde à pied et arrête si besoin. Le dispositif est impressionnant, tout regroupement est impossible! Nous avons demandé à nos militants de se déplacer par petits groupes", a déclaré à l'AFP Lydie Omanga, précisant être en contact avec des militants sur le terrain.
Le directeur de l'information de la police a pour sa part nié les arrestations. "J'ai eu le commandant sur le terrain: on a renforcé le dispositif pour les empêcher d'aller envahir le siège de la Monusco, mais ils ne sont pas arrêtés", a affirmé à l'AFP le colonel Pierrot Mwanamputu.
Il a ajouté que les organisateurs de la marche n'avaient pas reçu "l'autorisation officielle" de manifester, et qu'à ce titre le rassemblement devait être dispersé.
L'UNC est la troisième force d'opposition parlementaire. Vital Kamerhe, candidat malheureux à la présidentielle de 2011, a été un très proche conseiller du chef de l'Etat Joseph Kabila, avant de rejoindre l'opposition en 2010.
Début août, le secrétaire général de son parti, Jean-Bertrand Ewanga, a été arrêté après avoir participé à un grand rassemblement de l'opposition contre toute modification de la constitution qui permettrait au président de se représenter en 2016.
M. Ewanga a été condamné en septembre à un an de prison ferme pour "offense au chef de l'Etat".
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