L’Afrique noire se trouve aujourd’hui à un nouveau tournant de son histoire, marqué d’une part par le combat d’arrière-garde mené sans vergogne par les dirigeants ayant tendance à se faire « présidents à vie » contre vents et marées, moyennant modification arbitraire et forcée des dispositions constitutionnelles limitant strictement l’exercice du pouvoir au sommet de l’Etat à deux mandats au maximum, d’autre part par le courant de l’opposition farouche à cette tendance rétrograde des despotes en difficulté, courant composé des forces internes des couches socio- politiques et externes de la communauté internationale et de certaines puissances occidentales.
Sont dans le collimateur de ces forces internes et externes hostiles, à savoir le Congo-Kinshasa, le Burkina Faso, le Burundi, le Rwanda, le Congo-Brazzaville, le Gabon, le Niger, l’Ouganda, le Togo, la Mauritanie, l’Angola, la Guinée Equatoriale…
La plupart des dirigeants de ces pays feignent d’ignorer dans quelles conditions peu démocratiques ils ont accédé au pouvoir, et comment ils y sont demeurés jusqu’ici, grâce bien sûr au concours discret de certaines puissances occidentales de mèche avec l’ONU.
Ils recourent souvent à des procédés déloyaux, commettent des excès et abus sous lesquels ils font gémir les peuples, mettant leurs parrains occidentaux dans l’embarras.
Ils quittent le pouvoir comme ils y accèdent, c’est-à-dire quand ils sont finalement lâchés par les maîtres qui les y avaient propulsés. C’est ainsi que malgré la grogne et la colère des peuples, ils se maintiennent par ce que se sentant encore soutenus par l’extérieur. Mais dès que les faiseurs de « rois » scellent leur sort, ils peuvent s’agiter en vain, leurs jours étant fatalement déjà comptés. Il faut qu’on se le dise, l’Afrique des dictateurs « présidents à vie » est révolue.
Ceux des dirigeants qui tentent de poursuivre avec acharnement la réalisation de ce rêve, s’exposent à de graves dangers.
Ils n’ont plus aucun secours arrière sur lequel ils peuvent s’arc-bouter pour résister au déchaînement des tempêtes et bourrasques qu’ils suscitent dans leurs pays, et qui vont certainement les balayer de la scène politique et de l’histoire à cause de leur entêtement à braver l’opinion nationale et internationale.
Parmi ces pays dont les dirigeants sont résolus à naviguer à contre-courant de l’histoire, le cas les plus évoqué et le plus commenté à travers le monde est celui du Congo-Kinshasa, suivi alternativement par ceux du Burkina Faso, du Burundi, du Congo-Brazzaville etc.
Washington, New York, Bruxelles (UE), le gouvernement belge, demandent instamment à Kinshasa de respecter la Constitution pour ce qui est du mandat du chef de l’état.
La sous secrétaire américaine aux Affaires africaines, Linda Thomas Greenfield, et l’envoyé spécial de la Maison Blanche Russ Feingold, ont mission de communiquer et faire comprendre la position américaine aux dirigeants de Kinshasa. De même que le représentant spécial du SG de l’Onu, Martin Kobler, agit à titre de porte-parole du Conseil de sécurité à l’égard des dirigeants rd congolais.
L’Accord-cadre d’Addis-Abeba et la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONÜ font de la situation de la RDC un cas tout à fait spécial, une équation à part, différemment des autres pays des dictateurs « présidents à vie ». Mais leur dénominateur commun et qui les incite à s’accrocher est la peur de se voir contraints de répondre impérativement de nombreux crimes commis « au cas où ils ne seraient plus au pouvoir.
En tentant de s’accrocher moyennant falsification osée des dispositions constitutionnelles limitant le nombre et la durée des mandats à la magistrature suprême, ces despotes africains jouent leur va-tout mais en désespoir de cause. L’orgueil et l’ivresse du pouvoir les aveuglent et les empêchent de mesurer l’ampleur des risques qu’ils prennent.
Ils sont étrangement sourds aux clameurs d’indignation et de protestation qui fusent de toutes parts, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
L’Afrique n’a plus besoin de monstres humains, fabriqués et imposés par l’occident impérialiste, tels que Mobutu Sese Seko, Gnassinbe Eyadema, Ngarta Tombalbaye, Bedel Bokassa, Idi Amin Dada, Habyarimana, Hissène Habré, Houari Boumediene, Hosni Moubarak… fossoyeurs des Etats et de la démocratie, oppresseurs et affameurs des peuples, tigres altérés de sang.
Jean N’SAKA WA N’SAKA