Questions sécuritaires et électorales : Kobler consulte

Mercredi 19 août 2015 - 11:56

La communauté internationale est vivement préoccupée parla poursuite du processus électoral. La sécurité et les élections ont été les deux points majeurs des échanges que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, a eus avec Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale. Le patron de la Monusco a exprimé à son hôte la grande préoccupation des partenaires extérieurs, à savoir : plus de visibilité au processus en cours avant qu’ils ne s’engagent résolument.

En République démocratique du Congo, tous les regards sont fixés sur le processus électoral qui peine toujours à prendre de l’envol. A la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la planification des opérations a du plomb dans l’aile.

Porte-voix des partenaires extérieurs de la RDC directement impliqués dans le processus électoral, Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, est allé s’enquérir, hier mardi 18 août 2015, de la situation auprès du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.

Pour le patron de la Monusco, la série de consultations qu’il a entamées vise à donner plus d’assurance aux partenaires extérieurs de la volonté réelle des, dirigeants congolais à s’engager véritablement dans un processus électoral libre, démocratique et transparent. Sans doute va-t-il poursuivre des entretiens avec d’autres-dirigeants congolais, toutes tendances confondues. Evidemment, on n’en est pas encore là.

Toutefois, devant la presse, Martin Kobler a recadré le sens de sa descente à l’Assemblée nationale. « Nous sommes venu consulter l’honorable président de I ‘Assemblée nationale pour avoir son opinion sur la Monusco, le dialogue stratégique, les questions sécuritaires », a-t-il déclaré.

DES INQUIÉTUDES LÉGITIMES

A entendre Martin Kobler, la communauté internationale se fait bien des soucis sur la marche en dents de scie du processus électoral. L’on craint que la machine électorale ne se grippe. Ce qui explique le déplacement de Mai-tin Kobler auprès de Minaku.
Se sont-ils mi d’accord ? Nul ne le sait.

Toujours est-il que, devant la presse, Kobler s’est montré dubitatif. ‘L’on a senti la lourdeur dans ses propos. Un attentisme qui trouve son explication dans les difficultés pour les acteurs nationaux impliqués dans le processus électoral à se mettre d’accord sur des préalables indispensables pour des scrutins sains et apaisés.
S’agissant du soutien de la Monusco à la tenue des élections locales, municipales et urbaines, le représentant spécial du secrétaire général des nations unies en RDC continue ‘â attendre des signaux clairs du gouvernement. Il est d’avis que la communauté internationale ne pourra se décider que lorsqu’elle obtiendra des assurances nécessaires de tus les acteurs au processus.
« Nous avons une vision très claire. Si les décisions sont prises par les Congolaises et Congolais, c’est-à-dire, les parlementaires, le gouvernement congolais et les autres forces vives du pays, nous allons à notre tour décider du soutien à leur apporter », a déclaré le patron de la Monusco.

PRIORITÉ AUX LÉGISLATIVES ET A LA PRÉSIDENTIELLE

Dans tous les cas, la communauté internationale, a renchéri Kobler, ne s’est jamais démarquée de ce qu’elle considère comme indispensable pour une paix durable en RDC. Il a rappelé que les partenaires extérieurs tiennent à la tenue de toutes les élections, toutefois avec une mention spéciale pour les législatives et la présidentielle prévues au mois de novembre 2016. Celles-ci seront couplées, au regard du calendrier global de la Ceni rendu public le 12 février 2015.
« C’est nôtre souhait et c’est l’objectif Et nous ferons ce que nous pourrons afin d ‘accorder le soutien international pour ces élections et pour tout le processus électoral », a confié Mai-tin Kobler.

Que retenir du passage de Kobler chez Minaku ? On peut en déduire deux faits majeurs. Il y a la lancinante question électorale qui est au centre des préoccupations des partenaires extérieurs, apparemment inquiets, de la marche à reculons du processus électoral.

Au-delà des questions sécuritaires qui ont dominé l’entretien entre Martin Kobler et Aubin Minaku, il faudrait noter que la communauté internationale, via la Monusco, a fixé une fois de plus ses préférences. Il ressort que celle-ci continue à s’accrocher à une ligne de conduite qu’elle s’est tracé depuis toujours. Quitte à la partie congolaise de remplir sa part du .contrat.
En clair, pour la communauté internationale, tout le processus électoral se réduit aux législatives nationales et à la présidentielle de novembre 2016. Aussi ses efforts et son attention sont- ils concentrés autour de ces scrutins, dits essentiels.

Devant Minaku, Martin Kobler l’a redit dans des termes ne prêtant à aucune équivoque. Leur soutien au processus dépendra donc de leur programmation par les autorités congolaises.

Par LE POTENTIEL