* Le ministre des ITPR répond demain aux préoccupations des élus des élus
C’est l’ingénieur civil Fridolin Kasweshi, ministre des Infrastructures (ITPR), un habitué de la Chambre des sages siégeant dans la salle des Conférences internationales qui a une fois de plus été l’hôte des sénateurs hier. C’est à l’occasion de la question orale avec débat du sénateur Léopold Ndolela Siki Konde qui l’interroge sur le " Fonds d’entretien routiers " (FONER) plus exactement sur le niveau d’exécution des recommandations du Cabinet d’audit commis par ce service public qui est sous tutelle du ministère des ITPR.
Mais avec des interventions des élus des élus, la question orale de Léopold Ndolela Siki Konde a débordé pour quitter le champ du FONER et se loger sur l’état général des routes en Rdc où Kasweshi est interrogé. Toutes les routes sont passées au peigne fin dans la capitale Kinshasa tout comme dans l’hinterland, c’est-à-dire dans des provinces où elles sont, selon les sages de la Chambre haute dans un état de délabrement avancé.
Le tableau qu’ils en ont dépeint est révoltant et indique que le pays n’a pas de routes. Auparavant Fridolin Kasweshi s’était livré avec brio à l’exercice consistant à répondre point par point aux 20 questions du Prof Ndolela Siki Konde. En résumé, il a montré que sans routes, il n’y a point de développement et aussi que les routes contribuent à la réunification du pays et au renforcement de la cohésion nationale. Raison pour laquelle les infrastructures sont une priorité au programme du Gouvernement.
Quant au FONER, sa gestion a changé sur base des recommandations autrefois faites par les sénateurs. Selon Kasweshi, toutes les provinces profitent des travaux du FONER. Sur les 100% du Budget du FONER, 40% couvrent la rétrocession aux provinces tandis que les 60% autres sont attribués au pouvoir central. Mais, c’est lorsqu’est arrivée l’heure du débat qu’on s’est rendu compte de l’immensité de la tache avec les infrastructures en lambeaux çà et là.
POUR SHE OKITUNDU, LA NATIONALE N°1 N’EXISTE PAS
Toutes les préoccupations soulevées par les sénateurs peuvent être regroupées dans les trois interventions ci-après. C’est She Okitundu Léonard, le leader Tetela, élu des élus de Kinshasa qui a ouvert le bal. Il a fait 2.000km en Jeep 4X4 dans tout le pays tetela et avait indiqué que la nationale N°1 n’existe que de nom. Il interpelle Fridolin Kasweshi.
Il a aussi dénoncé un bac qui coule sur une rivière de Bena-Dibele sans avoir le tonnage requis. Ce bac ne peut pas porter des camions, ce qui occasionne des pertes pour les commerçants qui ne savent pas écouler leurs marchandises par cette voie. D’où il pose la question de savoir si le Gouvernement a vraiment une politique d’entretien des routes.
Pour sa part, Ramazani Baya a déploré le fait que le ministre Kasweshi n’a pas développé en profondeur le programme du FONER, il est resté sur sa soif. Il a aussi voulu savoir comment sont utilisés les 60% des recettes du FONER allouées au Gouvernement central.
En ce qui concerne l’état des routes, il a présenté une situation catastrophique pour les Uélé qui est pire que ce qu’a décrit son collègue She Okitundu pour la nationale N°1. Les routes ne sont pas du tout attractives, relève-t-il. Ce qui cause la souffrance des commençants.
IL N’Y A PAS UN SCHEMA DIRECTEUR
Quant à Jacques Djoli, il ne comprend pas le fait que l’Office des routes (OR) et l’OVD viennent toujours en sapeurs-pompiers alors qu’ils doivent agir en amont. Les opérations se déroulent dans l’opacité totale. Il n’y a pas un schéma directeur.
Il a montré que là où il n’y a pas de routes, il y a l’enclavement qui appelle une grande insécurité et l’éclosion des groupes armés. C’est le cas en Province orientale dans les Uélé où il n’y a pas de routes. Mais il s’y développe toute sorte de groupes rebelles y compris la LRA.
Mêmement au Nord-Katanga où les groupes armés pullulent à cause de l’enclavement suite au mauvais état des routes. Tandis que dans le sud du Katanga où il y a un bon réseau routier, il y a la sécurité. Djoli déplore le fait que le FONER n’a pas un schéma de financement rationnel. Il estime qu’on tourne en rond.
Il est revenu sur la clé de répartition de 40% et 60%aux provinces et au pouvoir central. Ce pourcentage est tiré sur quel montant, on n’a jamais connu. Le sénateur Ilunga a fustigé des problèmes de gestion qui ont encore cours au FONER.
Il a pour ce faire exhibé à l’attention du ministre des ITPR deux types de reçus provenant du FONER pour la même redevance, un reçu avec en-tête alors que l’autre n’en dispose pas mais tous sont émis par le FONER. On dénonce beaucoup de pessimisme sur l’apport du FONER. Les sénateurs ont voulu connaître le niveau d’exécution du programme de réunification de la Rdc par la route. Qu’en est-il aussi de la mobilisation de ressources internes et externes y afférentes ? C’est demain mercredi que Fridolin Kasweshi, ministre des ITPR répond aux nombreuses préoccupations soulevées par les membres de la Chambre des sages. KANDOLO M.