Annonçant l’imminence de la convocation du Dialogue, le Gouvernement n’a pas lésiné sur le qualificatif. Le Dialogue sera inclusif. C’est-à-dire que ce forum national réunira tout ce que le pays compte de forces sociales et politiques. Qui trouverait à redire ? Qui s’opposerait à une telle perspective, gage de la réussite du Dialogue ? Seulement, après les mots, il faut les actes. Dans le chef des gouvernants comme du côté de l’opposition. Ou des oppositions. En clair, le Pouvoir devrait faire sa part pour contribuer à la nécessaire décrispation de l’environnement politique. Cela passe par la libération de ceux d’acteurs politiques et sociaux emprisonnés peu ou prou ès qualité.
Détendre l’atmosphère politique suppose aussi que les détenteurs de l’impérium se gardent de participer de quelque manière que ce soit au dédoublement des partis politiques, plus particulièrement ceux du G7. Car, l’impératif de l’inclusion suppose la participation de forces politiques réelles aux assises et non des personnalités empruntées pour le besoin de la cause. Datant des années Mobutu, cette stratégie s’avère généralement sans lendemain. Elle est, pour le coup, contre-productive.
L’Opposition devrait aussi remplir sa part de contrat. Si le Dialogue s’impose comme la voie par excellence pour négocier au mieux des intérêts du peuple congolais la très sensible année 2016, il revient aux opposants d’être à la hauteur des enjeux.
A quoi sert de s’arc-bouter dans la politique politicienne si l’exercice consiste à éviter le chaos au pays ? A quoi sert de monter indéfiniment les enchères si quelque part il devient de plus en plus évident que le calendrier électoral -qui n’existe même pas encore- sera intenable ? Enfin, à quoi sert la posture jusqu’au boutiste si, justement au bout de bout, l’après-2016 voit le pays sombrer dans des déchirements susceptibles de constituer des appels d’air pour des forces centrifuges et tous ceux qui, à nos frontières, n’ont pas renoncé à la balkanisation du pays ?
José NAWEJ