Pas de répit pour le vice-Premier ministre et ministre des Poste, télécommunications, nouvelles technologies de l’information et de la communication. Depuis le début de l’an 2015, les séances de travail avec les différents intervenants dans son secteur sont devenues son lot quotidien. C’est le cas des audiences accordées lundi et mardi dernier à ceux qui s’impliquent dans les télécommunications en RDC. Il s’est agi des membres du Comité professionnel de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) conduits par leur président Léon Ntale, du Comité d’accès à l’internet, des équipementiers, des opérateurs du secteur de la messagerie postale, du représentant du Comité de pilotage pour la réforme des entreprises publiques (COPIREP). Thomas Luhaka prend le taureau par les cornes.
Les membres du Comité professionnel de la FEC en charge des télécommunications ont posé six problèmes fondamentaux au vice-Premier ministre Thomas Luhaka Losendjola. En premier lieu, la liberté des prix dans les télécommunications. A ce sujet, ont-ils souhaité, le prix doit être contrôlé et tout le monde doit respecter le prix plancher. Sinon, préconisent-ils, il faut la sanction. En deuxième lieu, la taxe sur le tarif international entrant et la fraude sur Sim Box. Pour cela, les opérateurs ont proposé comme solution le guichet unique et le bouclier fiscal. Troisième problème posé, le cadre réglementaire et la nouvelle loi sur les télécommunications. Il y a une loi revisitée à plusieurs reprises qui doit être présentée au Parlement, mais qui doit être adaptée à l’évolution technologique.
Dans sa réponse au sujet de la loi revisitée, Thomas Luhaka a simplement indiqué qu’au lieu de mettre sur pied une commission ad hoc, que tout le monde apporte ses amendements pour aller plus vite. Quant au dossier lié au passage de la troisième à la quatrième génération (4G), les opérateurs ont soutenu que la 3G avait de bons paramètres et qu’il ne servait à rien de courir à la 4G qui comporte des exigences techniques. Un autre dossier et non de moindre soumis au "VPM" par les opérateurs du secteur des télécommunications, c’est la fibre optique. Cette fibre optique poserait beaucoup de problèmes parce que de mauvaise qualité. " Elle est bonne pour le musée", indiquent tout simplement certains opérateurs évoluant dans le secteur des télécommunications en RDC.
Voilà qui les pousse à exiger que le réseau soit audité et que l’entretien soit régulier. Cela sans oublier l’épineuse question de la gestion de la fibre optique par la SCPT où le flou serait entretenu autour des fonds générés. La problématique de la connexion du Gouvernement aux réseaux privés a également été au centre de la séance de travail. Car, indique-t-on, il est question du respect de la vie privée et de la sécurité nationale. Mardi dernier, le Comité d’accès à l’internet s’est aussi entretenu avec le vice-Premier ministre et ministre des PT-NTIC sur la situation de l’internet et ce, avant que les membres de la FEC ne soulèvent dix types de problèmes, notamment la licence, la fibre optique, les opérateurs clandestins, l’affaire de Sin Box, le forum sur la gouvernance, le point CD, la formation des cadres, la convergence, l’homologation et les terminaux.
Après les avoir écoutés, le vice-Premier ministre et ministre des PT-NTIC a répondu : "Ensemble, nous allons trouver des solutions à tous les problèmes que vous soulevez". Poursuivant sa série des séances de travail, le " VPM " a reçu les équipementiers composés de groupes Samsung, Huwei, CITCC et Erikson. Leurs préoccupations se résument en la qualité internet, la passation des marchés qui doit s’ouvrir à tous, la concurrence déloyale que subit Samsung, la contrefaçon des équipements, l’homologation des équipements. Pour améliorer la qualité de l’internet, ils proposent de protéger la fibre optique, de sensibiliser aussi la population qui sabote cette fibre à travers la construction du backbone national, c’est-à-dire le câble de la fibre optique, dans les villages.
Le représentant-résident de la Banque mondiale a partagé avec le ministre Thomas Luhaka la vision de son institution sur la possibilité de soutenir le secteur des télécommunications en RDC. Après cette audience, une autre, celle des opérateurs de la messagerie postale. Le dernier à être reçu par le "VPM", le représentant de COPIREP porteur du projet CAB 3. Il s’agit dans ce projet, de l’interconnexion sous-régionale de onze pays d’Afrique centrale avec le financement de la Banque mondiale. Pour la RDC, a-t-il précisé, il sera question de trois grands pôles économiques, à savoir Kinshasa, Lubumbashi et Goma à partir de la fibre optique. Thomas Luhaka s’est montré particulièrement intéressé par le projet parce qu’il permettra d’améliorer le réseau par le système de redondance avec une voie de secours quand la voie principale pose problème.
Autant donc de dossiers soumis à la table du patron du secteur des télécommunications en RDC qui doit désormais, avec le concours de tous les opérateurs du secteur, tenter d’apporter des solutions aux problèmes qui lui sont soumis lors des séances de travail. Toutes les séances de travail du vice-Premier ministre et ministre de Poste, télécommunications, nouvelles technologies de l’information et de la communication se sont déroulées au Fleuve Congo hôtel. M. M.