En RDC, les Congolais avaient les yeux rivés, lundi, sur l‟ouverture de la nouvelle session parlementaire. Tout le monde attendait avec impatience les discours d‟ouverture des débats au Sénat et à l‟Assemblée. L‟enjeu : quelle sera la nature de la modification de la Constitution ? Une démarche initiée par la majorité, contestée par l'opposition, la société civile et une partie de la majorité. Lundi, le président du Sénat a appelé les députés à ne pas se servir de la révision de certains articles pour changer totalement de Constitution. Silence dans la salle juste après ces mots du président du Sénat : « Ne pas se servir de la révision de la Constitution pour en adopter une nouvelle ». A la sortie, le porte-parole de la majorité présidentielle, Sébastien Luzanga Chamandevu, n‟est pas d‟accord. Selon lui, la Constitution de 2006 est dépassée : « Au lieu de réviser un article ici, un article là-bas, il faut une nouvelle Constitution dans notre République. Si, entre nous, les politiques, nous ne nous mettons pas d‟accord, cette Constitution actuelle prévoit que nous puissions recourir au peuple souverain par référendum ».
Mais pour le sénateur Jacques Djoli, il n‟y a aucune raison de changer de Constitution alors que la IIIe République n‟est même pas encore totalement en place : « Il y a énormément d‟institutions qui ne sont pas mises en place. La Cour constitutionnelle ne fonctionne pas encore. Le Conseil d‟Etat n‟est pas encore mis en place, et le pouvoir judiciaire doit encore se renforcer. Donc, parler d‟une IVe République, c‟est une fuite en avant pour justifier ou chercher une voie de sortie peu honorable à un homme qui n‟a même pas demandé cela ». Consolider l'Etat de droit Consolider l‟Etat de droit et s‟attaquer aux vrais problèmes des Congolais, c‟est aussi la priorité d'Eve Bazaiba Masudi, députée du parti d‟opposition Mouvement de libération du Congo (MLC) : « Pour évoluer, pour développer la République démocratique du Congo, on n‟a pas besoin de la révision constitutionnelle. Il y a des choses plus importantes. C‟est plutôt l‟organisation des élections. De savoir aussi quels sont les projets de la République démocratique du Congo pour ce qui concerne la question de l‟éducation et de la santé, les questions de genre, les questions d‟environnement. C‟est ça le plus important ». La révision de la Constitution divise. Et comme pour calmer le débat, le président du Parlement Aubin Minaku a rappelé que seul l‟article 197 sur le mode d‟élection des députés provinciaux est soumis à une possible révision pour le moment.