Le projet de loi sur le budget pour l’exercice 2015 a finalement été déposé ce lundi 29 septembre au bureau de l’Assemblée. La presse du jour revient largement sur ce sujet mettant l’accent sur le montant d’environ huit milliards trois cent millions de dollars, ainsi que sur l’annonce faite par le Premier ministre que, avec ce budget, le cap sera mis sur le développement social. L’autre sujet majeur abordé par la presse kinoise du jour est la plainte que vient de déposer le député déchu Eugène Diomi Ndongala contre l’Etat congolais, auprès du Comité des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies.
Le Phare informe que le Premier ministre, Matata Ponyo, a reconnu que le budget pour l’exercice 2015 d’un montant d’environ 8,3 milliards de dollars américains est modeste par rapport aux potentialités de la République démocratique du Congo. « Il a toutefois noté des progrès notables comparativement aux budgets précédents en illustrant par celui de 2001 qui se chiffrait à 300 millions de dollars», indique le journal qui rapporte que le chef du gouvernement a soutenu que le projet de budget qu’il vient de soumettre à l’Assemblé nationale s’inscrit dans la logique du développement social. En effet, il prévoit la construction, la réhabilitation et la modernisation des hôpitaux, des écoles, des infrastructures et la promotion du secteur agricole, entre autres. Matata Ponyo a également déclaré que «la RDC connaît une forte croissance économique, la meilleure au monde, un cadre macro-économique et un taux de change stable, une inflation maitrisée à 1%». Par ailleurs, le journal signale que le même jour où le Premier ministre a déposé le projet de loi budgétaire, le président de l’Assemblé nationale s’est rendu à la Cour des comptes où il a déclaré que «le temps du contrôle pédagogique est terminé, place maintenant au temps du contrôle-sanction».
L’Observateur souligne que les principales préoccupations du gouvernement ont porté sur la faiblesse du niveau des ressources budgétaires et les efforts à fournir pour les accroître, notamment l’organisation des états généraux sur les recettes de l’Etat et l’identification des sources innovantes de financement du budget, le faible taux d’exécution du budget de l’Etat avec ses conséquences sur la limitation de l’action du gouvernement, la présentation en équilibre du budget et les relations entre pouvoir central et provinces dans la mise en oeuvre de la décentralisation financière. Le gouvernement prévoit de transférer 40% des recettes à caractère national aux provinces. Le quotidien note également que «le gouvernement prévoit de réaliser une croissance plus importante (10,4%) que l’année dernière avec une inflation moyenne modérée de 3,5%». En outre, le quotidien souligne également qu’au cours du dernier conseil des ministres le Président Kabila avait soutenu que «si, entre 2001 et 2014, le budget annuel de l’Etat a été multiplié par 26, il est évident que les potentialités de la RD Congo permettent d’engranger beaucoup plus que cela». Par conséquent, estimant peu satisfaisant l’accroissement des recettes publiques, «le chef de l’Etat avait instruit l’Exécutif de déployer plus d’efforts pour plus de mobilisation des recettes dans tous les secteurs afin de donner à la RDC les moyens de relever les multiples défis qui l’assaillent », conclut le quotidien.
L’Avenir revient également sur l’orientation sociale du projet de loi sur le budget, en insistant notamment sur les secteurs de l’énergie de l’eau, de l’éducation et de la santé. Le journal évoque notamment, dans le domaine de l’énergie et de l’eau, la mise en place d’infrastructures structurantes (Zongo 2, Katende, Kakobola, Inga 3, etc), la mise en place de l’Agence nationale des services d’électricité en milieux ruraux. Dans le secteur de l’éducation, le quotidien souligne la construction et/ou réhabilitation des infrastructures scolaires, la mise en place de cantines scolaires. Dans le secteur de la santé publique, le projet de budget insiste sur la construction et la réhabilitation des infrastructures de la santé, l’équipement des zones de santé, etc. Revenant également sur la visite du président de l’Assemblée nationale à la Cour des comptes, le quotidien rapporte que Aubin Minaku a déclaré que «la Cour doit jouer son rôle de contrôle efficace et efficient». Pour sa part, le président de la Cour des comptes, Ernest Izamenga Nsaa Nsaa, a déclaré que «le Parlement et la Cour des comptes jouent des rôles d’appui mutuel pour l’efficacité du gouvernement. Un Parlement peut remplir ses fonctions essentielles de surveillance le plus efficacement lorsqu’il utilise les travaux de contrôle de l’institution supérieure de contrôle qu’il peut s’y fier. De même, une institution supérieure de contrôle peut être beaucoup plus efficace lorsque son Parlement est à la fois une tribune pour la présentation et la discussion des résultats de ses contrôles importants et, potentiellement, un allié pour prendre ou encourager fortement d’autres à prendre les mesures correctives».
Pour sa part, Le Potentiel appelle, dans son éditorial du jour intitulé «Le budget d’abord», la classe politique à reporter à plus tard «les débats politiciens» sur la révision constitutionnelle afin de se focaliser sur l’objet de la session parlementaire qui est surtout l’examen approfondi du projet de loi sur le budget pour l’exercice 2015. «Renvoyer en seconde position les questions et débats liés à la loi de finances de l’exercice 2015 revient à exposer l’insouciance de la classe politique dirigeante face aux vrais problèmes de la nation», souligne le journal, qui ajoute que « le gouvernement a déjà adopté le projet en Conseil des ministres conformément à la loi; la Cour des comptes a déjà déposé son rapport sur la reddition des comptes de l’exercice précédent sur la table du bureau de l’Assemblée nationale. Par paresse ou par complot contre les intérêts du peuple, une plénière prévue pour examiner le rapport de la reddition des comptes a brillé par l’absence des députés et aussi par manque de documents de travail. Inacceptable. », s’indigne le quotidien.